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Transmission de la nature avec les aquarelles de Colette Simoëns
L'exposition « Au clair de l'eau » serait une invitation à voyager, dans l'espace mais également dans le temps. Initiée par la Fabrique des Arts, cette rétrospective consacrée à Colette Simoëns englobe des œuvres qui témoignent de ses pérégrinations, sur trente ans de pratique de l'aquarelle. Un univers bucolique, où la nature domine dans ses couleurs et ses formes, l'homme n'y faisant qu'y poser le regard. Une initiative que l'on ne peut que vous encourager à découvrir, qui rend hommage à une des grandes peintres contemporaines du denaisis.
C'est en préparant l'école normale pour se destiner à être enseignante que Colette Simoëns a été initiée à la peinture. Un détail qui a son importance car son parcours professionnel a une influence sur sa démarche, elle qui est riche de la notion de transmission. Colette a dû attendre la fin de sa carrière pour enfin trouver le temps d'explorer la discipline et d'y trouver une véritable passion. Lors de son apprentissage, elle a pu bénéficier de conseils précieux, notamment ceux de Louise Saury, artiste réputée pour ses peintures représentant les paysages de notre région. « Elle a su insuffler de la motivation », évoque avec émoi Colette. Un parcours qui l'amené de formations en études plus personnelles, comme les techniques qu'elle a acquise grâce au magazine Pratique des arts, revue qui la mettra par la suite à l'honneur à l'occasion de prix au concours national d'aquarelle à trois reprises.
En ce début d'année 2023, c'est désormais 30 ans de pratique de l'aquarelle que Colette cumule. « A raison d'un tiers de son temps », nous confie son époux, faites le calcul c'est en tout dix années à saisir sur toiles les paysages qui l'inspirent. Une production riche, ce qui a permis à la Fabrique des Arts de rassembler 70 tableaux à l'occasion de l'exposition « au clair de l'eau ». Rémi Fiquet, en charge de la structure de Denain nous explique la motivation derrière cette rétrospective : « tout comme avec Alain Degorre, j'ai à cœur de montrer les talents de la ville. Surtout ceux qui ont une longévité et un apprentissage non académique, les autodidactes ont toujours plus de difficultés à être reconnus, ils ne sont pas dans un réseau ».
« j'ai une passion pour le médium, avec tous ces papiers, ces pinceaux. Cet ensemble me permet une multitude de rendus »
L'œuvre de Colette Simoëns repose sur la vision qu'elle porte sur la nature, qu'elle offre ensuite au regard des autres. « C'est une façon de transmettre les émotions », explique-t-elle. Pour l'artiste, tout est une question de figer la nature, elle qui évolue dans ses formes et ses teintes, pour rendre éternel un instant et sa beauté. « C'est des coups de foudre que j'ai. Ensuite je joue avec les couleurs et je réinterprète ».
Pour elle, les objets qui servent à créer seraient une boite à outils : « j'ai une passion pour le médium, avec tous ces papiers, ces pinceaux. Cet ensemble me permet une multitude de rendus ». Cela dit, il y a une constante dans son travail, c'est l'effet obtenu presque photographique, une réalité qui en serait apaisante à contempler. Un constat qui lui évoque une anecdote, celle d'une femme assise longuement sur une chaise à observer un paysage de forêt : « au bout d'un moment je me rapproche, et elle m'explique qu'elle ne peut plus se promener dans les bois comme elle aimait le faire, et mon tableau lui rappelait ce qu'elle ressentait ».
A voir le rendu de ses écumes, il y aurait presque une odeur d'iode qui vous arriverait tant la nature est justement non-dénaturée. C'est une véritable invitation au voyage, des inspirations qui lui viennent des nombreux lieux que Colette a visité. Ainsi dans l'exposition que vous pourrez voir, vous serez à Denain mais également en Corse, baie de Somme, Bretagne, jusque nos forêts du Nord. La peintre les appelle ses « petits moments précieux », et quand on lui demande si l'appellation carte postale n'est pas péjorative, elle s'en amuse : « non pas du tout, d'ailleurs j'en ai fait ».
Un univers où la nature est reine, la seule trace humaine serait celle de notre regard qui se pose. Une thématique universelle et tellement contemporaine tant les enjeux écologiques rythment notre quotidien, ou comme le dit l'artiste : « c'est quand on admire qu'on a envie de protéger ». L'exposition « au clair de l'eau » est actuellement visible jusqu'au 15 mars, le vernissage se déroulera le vendredi 20 janvier à partir de 18h.
X.V.
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