Pour Sofiane Chalal, notre corps et ce
qu'il dégage résument une notion de dualité. Lui qui dépasse
amplement les carcans du corps imposés par notre époque, revendique
un droit à exister et surtout à créer. Mais pour cela, il doit
s'accepter, et se faire accepter, une démarche personnelle qui
paradoxalement ne dépend pas entièrement de lui. L'intéressé
parle de cette situation en ces termes : « comment le
Sofiane sur scène devient extraordinaire ? ». C'est
ainsi qu'il a pensé depuis 5 ans sa création intitulée « Ma
part d'ombre », ni voyez rien de lugubre dans ce titre, cette
ombre c'est celle qu'on projette, qui nous suis et qui nous colle à
la peau. Un constat qui résulte du vécu du danseur chorégraphe :
« je donne des cours de danse, quand j'arrive dans la salle et
que les élèves découvrent leur professeur j'entends des rires et
moqueries. Et là je débute mes mouvements, dès cet instant les
regards et les attitudes changent ». L'angle pris par Sofiane
est celui de son corps dit trop familièrement « gros »,
mais son discours parle avant tout de tous les préjugés que chacun
peut subir avant que la personne ne se révèle : « mon
message est personnel, mais se veut universel », confirme-t-il.