La dualité de Sofiane Chalal dans son seul en scène au Boulon

17/10/2022

C'est au Boulon que se tiendra l'ouverture officielle du Festival Itinérant de Marionnettes ce samedi 22 octobre. Une soirée placée sous le signe de la danse et pas n'importe laquelle, celle qui nous vient de l'urbain, empreinte de culture hip-hop. Pour illustrer cette soirée et ce thème, deux spectacles sont proposés, Hand Pop de Scopitone & Cie et Ma part d'ombre de Sofiane Chalal. C'est cette dernière création que nous mettons en lumière aujourd'hui. Premier seul en scène du danseur originaire de Maubeuge, ce spectacle interroge sur la notion de corps, quand celui-ci dépasse les normes imposées par une certaine notion de volupté. Pour son auteur-interprète être « gros » n'enlève rien à la grâce, il milite par son parcours vers une acceptation de soi, qui passerait par un changement de regard des autres.

Pour Sofiane Chalal, notre corps et ce qu'il dégage résument une notion de dualité. Lui qui dépasse amplement les carcans du corps imposés par notre époque, revendique un droit à exister et surtout à créer. Mais pour cela, il doit s'accepter, et se faire accepter, une démarche personnelle qui paradoxalement ne dépend pas entièrement de lui. L'intéressé parle de cette situation en ces termes : « comment le Sofiane sur scène devient extraordinaire ? ». C'est ainsi qu'il a pensé depuis 5 ans sa création intitulée « Ma part d'ombre », ni voyez rien de lugubre dans ce titre, cette ombre c'est celle qu'on projette, qui nous suis et qui nous colle à la peau. Un constat qui résulte du vécu du danseur chorégraphe : « je donne des cours de danse, quand j'arrive dans la salle et que les élèves découvrent leur professeur j'entends des rires et moqueries. Et là je débute mes mouvements, dès cet instant les regards et les attitudes changent ». L'angle pris par Sofiane est celui de son corps dit trop familièrement « gros », mais son discours parle avant tout de tous les préjugés que chacun peut subir avant que la personne ne se révèle : « mon message est personnel, mais se veut universel », confirme-t-il.



Aussi loin qu'il s'en souvienne, Sofiane a dansé. C'est grâce à ses grands frères qu'il s'est initié à cet art, au sein du Label Métis ou du Secteur 7, ambassadeurs maubeugeois de la discipline. Très vite, il est passé de pratiquant à enseignant, et il s'est fait remarqué lors de nombreuses compétitions, ambassadeur de la région à Paris ou jusque Los Angeles. De là, son ascension fut fulgurante, jusque se faire remarquer par l'actrice Michèle Laroque qui lui confia un rôle dans son film « Alors on danse », où il fut également consultant chorégraphe. Les lecteurs de Valexplorer l'ont peut-être aussi remarqué pour son apparition dans le clip de Drunk in Sadness de Akm & the Mysticals. Ce samedi 22 octobre, c'est pour son premier seul en scène que vous le retrouverez au Boulon dans le cadre du FIM.

Sofiane Chalal et Michèle Laroque
Sofiane Chalal et Michèle Laroque

"Créer une gestuelle unique, c'est ce que je défends sur scène"

« Ma part d'ombre » traite de l'acceptation, et pour ce faire elle passe forcément par le regard des autres. Sa silhouette, Sofiane la considère comme un atout : « je n'ai pas d'autre choix que de l'exprimer, je dois défendre ce corps avec ses forces et ses faiblesses ». Ainsi il explique que sa « morphologie différente » lui permet certains pas et mouvements qu'un autre corps plus fin ne pourrait obtenir, et il ne tente pas de pousser vers des limites qu'il ne saurait atteindre : « créer une gestuelle unique, c'est ce que je défends sur scène ». En somme, ce n'est pas en restant dans l'ombre qu'on s'accepte, et les lumières des projecteurs se révèlent comme exutoires dans cette démarche.  

La scénographie du spectacle comprend de la vidéo, « où je fais apparaître mon double, il y a une véritable dualité ». Le décors se veut lui également en mouvement, et certains passages sont cocasses comme ce faux défilé de mode, « je montre la difficulté que j'éprouve pour trouver des vêtements à ma taille ». Il n'y a aucun misérabilisme dans sa démarche, juste une façon d'appréhender l'acceptation : « c'est ma vie, mon parcours. Je ne fais pas dans la tristesse, il y a même de l'humour. C'est fait avec justesse, je prends du recul à fond ». Une création qui reçu le soutien à la production du Manège de Maubeuge, à voir le samedi 22 octobre au Boulon à 19h30.

X.V.


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