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Vision panoramique des pratiques artistiques de Bertrand Lefebvre
Comme chaque année, Valexplorer profite des Portes Ouvertes des Ateliers d'Artistes pour vous proposer des portraits de plasticiens près de chez vous. Nous débutons cette série 2023 par Bertrand Lefebvre, qui réinvente un monde et son urbanisme usé. Des visions par procuration d'Amérique ou du Japon, où les architectures témoignent d'un temps qui passe, avec rouille et tags qui se mêlent à des codes de l'art populaire. A voir à Valenciennes ces 7 et 8 octobre à l'atelier de la rue des Récollets en compagnie de Yann Kempen.


Avant de s'installer à Condé sur l'Escaut, Bertrand Lefebvre a grandi et vécu à Laon dans l'Aisne. Ce parcours géographique a son importance quand on connaît l'attrait de l'artiste pour l'urbanisme et son vécu : « deux villes qui ont en commun ruines et remparts ». Avant cette montée un peu plus au Nord qui l'a rapproché de nous, c'est encore plus haut que Bertrand s'est formé , à St Luc de Tournai en l'occurrence, pour finir son cursus aux Beaux-Arts de la ville belge.
Quelques occasions de se poser et de se perfectionner, lui qui a vogué jusque Cuba, a tenté l'aventure de la marine, pour ensuite avoir un coup de cœur à Paris au Quai Branly et ses arts premiers, jusque imaginer des carnets de voyages ou en vivre d'autres comme lors de son séjour en Thaïlande. Aujourd'hui c'est d'autres destinations qui l'inspirent, des visions d'outre-Atlantique ou nippones, où l'acrylique est au service de bâtiments portant les traces du temps qui passe.
« Les murs abîmés, et la rouille, ont une certaine poésie »
« L'Amérique je veux l'avoir et je l'aurai », nous dit la chanson, pour Bertrand c'est plus ambigu que cela. « Quand on aime, on critique aussi », dit celui qui a été biberonné aux dernières séances présentées par Eddy Mitchell. Ainsi chez lui le 16/9ème est reproduit par des formats panoramiques, et les combats des cow-boys et des indiens sont ré-imaginés de son point de vue comme dans les BD stéréotypées de Kit Carson qui l'inspirent, un goût du pays de l'oncle Sam mais accommodé avec une vision du vieux continent.
Avec ses collages agrémentés d'acrylique Bertrand dépeint littéralement des paysages hors du temps, où les immeubles peuplent les routes désertes, et les voitures sont a jamais figées. « Les murs abîmés, et la rouille, ont une certaine poésie », déclare-t-il.

Les amateurs de cultures populaires savent apprécier les détails de ses toiles, comics et séries télés sont de cet imaginaire collectif. Comme sur cette composition qu'il nous montre où un vieil hôtel du Nouveau-Mexique est identifié par son panneau fatigué, dites son nom : Heisenberg. Dans une autre nous sommes à Detroit, la « Motor City », les belles américaines ne roulent plus, quant aux maisons elles servent malgré elles de support à des tags et graffs.
Lorsque son imaginaire n'est pas aux USA, Bertrand le laisse voguer un peu plus de l'autre côté du pacifique, où même au pays du soleil levant la rouille a cette même couleur chaude. « J'aime ces ambiances à la Blade Runner, des bâtiments aux fils qui pendouillent, à la fois futuristes et dégueulasses ».
Outre la peinture, Bertrand Lefebvre pratique aussi la sculpture, son « deuxième souffle », selon lui. L'artiste récupère du vieux qu'il trouve beau, comme ces pièces de bois d'un drakkar abandonnés après le tournage d'un film, pour les transformer en socle. Il y érige une fois de plus des constructions qui pourraient être des maquettes d'habitations, et nous montre en détail les toits de tôles ondulées : « encore de la rouille », dit-il en assumant son inspiration.
Quand il n'atteint pas l'effet voulu il garde ses productions pour lui, ou repeint même au dessus. Il n'y a pas qu'un effet temps qui passe dans ses œuvres, la maturation est bien réelle. Enfin Bertrand pratique la sérigraphie, où certains travaux résultent d'un mélange de pratiques, à l'image de ce crane recouvert de billets de dollars, pris en photos, et ensuite reproduit avec une touche de peinture unique à chaque exemplaire

Ces 7 et 8 octobre il sera aux côtés de Yann Kempen dans l'atelier de la rue des Récollets ouvert pour l'occasion des POAA. L'association dans le même lieu des deux artistes est naturelle, tous deux s'inspirent de cultures populaires pour créer, ils sont des sociétaires de la famille d'artistes du Camel à Léon, ils exposent ensemble comme ce fut le cas récemment sur l'île de Ré, quand ils ne font pas des paris entre eux qui résultent par des dons de toiles l'un pour l'autre.
Mis à part l'exception de la braderie de l'art qui se tient traditionnellement en décembre au Camel, Bertrand Lefebvre n'a jamais exposé dans le valenciennois, ainsi ne manquez pas les Portes Ouvertes des Ateliers d'Artistes auxquels il participe pour vous immerger dans son Pop Art.
X.V.
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