Véronique Salez en exposition permanente à l'église St Géry

12/04/2023

Alors que la fête chrétienne de Pâques vient de se terminer, nous vous invitons à passer les portes de l'église St Géry pour y découvrir son chemin de croix. Ces stations qui racontent chaque étape de la Passion du Christ ont un côté remarquable dans le lieu de culte valenciennois. 

En effet, l'ensemble des quatorze scènes est réalisé par une artiste locale et contemporaine, en l'occurrence Véronique Salez. Elle y a apporté sa maîtrise de l'assemblage de matériaux, avec un rendu particulier donné au métal. Valexplorer vous propose un focus sur une plasticienne discrète qui pourtant ne s'arrête pas de vivre son art.

Si vous n'êtes pas familiers avec le chemin de croix qu'on trouve dans les églises, sachez que cet ensemble composé de quatorze scènes, appelées stations, raconte le parcours du Christ de sa condamnation à mort jusque l'entrée de son corps dans le sépulcre. Parmi ces stations, on y retrouve les chutes de Jésus sous le poids de sa croix, trois en tout, et c'est par les représentations de ces scènes que nous vous invitons à découvrir le travail de Véronique Salez

Alors que ces chutes sont d'ordinaires représentées de façon figurative, l'artiste a ici joué avec la peinture et le métal pour onduler ce dernier sous le poids du bois, une fois pour la première chute, et autant de fois pour les suivantes. Un effet minimaliste et pourtant au rendu si fort, trois pièces maîtresses d'une série tout aussi subjuguant.

Véronique Salez dit ne pas avoir d'intérêt personnel pour la religion catholique, sauf quelques rudiments d'éducation, mais elle admet qu'être exposée ainsi dans une église a quelque chose d'exceptionnel et de prestigieux. C'est grâce à Michel Ployart, de la confrérie des Royés du Saint Cordon, que l'artiste et son travail ont été identifiés. Ce fut à l'occasion d'une exposition du collectif d'arts abstrait Bora-Bora, « il voit une des œuvres, et pour lui c'était une représentations de la résurrection ». 

De fil en aiguille, c'est plusieurs scénettes qu'on lui commande, avant qu'elle se retrouve à créer les quatorze. « J'ai pris les titres et ils m'ont guidé », une suscription pour financer le projet a été lancé, et par la suite ces travaux ont même inspiré une thèse. Touchée par la grâce ? En tout cas, cette commande restera comme un des temps forts de sa vie d'artiste.



« c'est une soif de découverte, un bouillonnement perpétuel dans lequel je n'aurai pas assez de vies »

Avant cela Véronique a toujours été curieuse des matériaux, et de leurs utilisation. De la peinture dont elle réalisa des trompes l'œil comme à Aniche, jusque les productions assistées par ordinateur qu'elle identifia très vite comme avec un potentiel très fort. Dans ce tourbillon créatif, il y a forcément les métaux, feuilles d'aluminium ou tubes, « chez moi j'en suis entourée ». 

Elle l'associe au béton cellulaire ou au bois pour penser ses compositions. Il y a chez elle une envie de dépassement, symbolisée par son rapport au support : « j'ai du mal à rester dans le cadre ». Quand on lui demande si l'expression « touche à tout » pourrait la définir, elle répond : « c'est plutôt une soif de découverte, un bouillonnement perpétuel dans lequel je n'aurai pas assez de vies ».

Même si le chemin de croix est une de ses œuvres majeures, une autre a marqué sa production, en l'occurrence le Mobile Museum. « Une superbe aventure humaine », selon l'artiste, qui s'est concrétisée grâce au concours de la SNCF et de Gérard Hourbette de Art Zoyd. 

Sur le fond il s'agissait d'happenings qui se sont déroulés dans différentes gares de Lille à Paris, avec pour forme une « chenille humaine » où les participants portaient ses toiles, pour ensuite se figer et former « une galerie éphémère ». Cette performance était rythmée au son des créations du fondateur de Art Zoyd : « j'ai toujours adoré leur musique, et un jour j'ai demandé à Gérard Hourbette si je pouvais l'utiliser. Il m'a donné deux CD en me disant que les compositions étaient libres de droit, pour le remercier je lui ai offert une toile ».

A ce jour, si vous voulez vous intéresser au travail de Véronique Salez, il n'y a que le chemin de croix de St Géry qui est à votre disposition. L'artiste reste mystérieuse sur ses activités, elle parle d'ateliers sans donner plus de précision, elle caresse l'envie de participer à l'opération des POAA, et parle de projets autour du verre et du numérique. 

Ne cherchez pas non plus d'autres informations en ligne à propos d'elle, elle a pris soin d'effacer toute trace d'identité numérique, l'article que vous venez de lire sera un des rares documents la concernant. Pourtant, ça se trouve vous l'avez peut-être déjà croisé lors de vernissage, comme ce fut le cas dernièrement chez OSCAAR à l'occasion de l'exposition sur les travaux graffs. Si à l'avenir elle réapparaît pour de nouvelles actualités, Valexplorer saura vous en informer.

X.V.  



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