Dès le vendredi 2 mai à 19h01 et le coup d'envoi des 27e Turbulentes, c'est une trentaine de spectacles qui s'offriront à vous. Pour y voir pour clair, Valexplorer s'est construit un planning, et autant vous le partager. Une sélection non-exhaustive sur les trois jours, de la cour du Boulon jusqu'aux rues de Vieux-Condé, et heure par heure.
Une pratique artistique sur le fil pour Adrien Nicodeme
On connaît les effets bénéfiques des arts plastiques pour ceux qui les pratiquent. Une démarche et une technique qui permettent un moyen d'expression parfois salutaire. C'est ainsi que Adrien Nicodeme conçoit son art, lui qui a du mal à communiquer directement avec le monde, c'est par ses toiles qu'il maintient le contact. Il s'est créé un univers graphique qui se fait remarquer, de la Bourgogne jusque Onnaing, où le peintre est mis à l'honneur à l'occasion du salon Arts et Renaissance qui se tiendra du 5 au 13 novembre. Suivons le fil de ce plasticien à travers une entrevue et du témoignage du président de l'association onnaingeoise.

S'intéresser à la production d'un artiste c'est savoir regarder son chemin de vie, et Adrien Nicodeme ne déroge pas à la règle. Dans ses productions faites de portraits sans visages et d'une ménagerie sauvage, tout est lié dans le sens littéral par des bouts de fils,. Cette patte graphique résulte de son héritage culturel, issu selon lui « du graff et du dessin de bande-dessinée ». Mais son envie de peindre est aussi l'expression d'un mal avec lequel il doit vivre, et pour lequel il en parle sans concession : « je souffre d'agoraphobie, j'ai du mal à aller vers les autres ». Appelez-ça art-thérapie ou une forme de communication personnelle, le fait est que Adrien laisse son travail parler pour lui, faute de pouvoir verbaliser autrement. Autodidacte, il dessine depuis son plus jeune âge, aujourd'hui âgé de 36 ans il est le premier surpris quand on lui fait remarquer que ça fait trois décennies qu'il s'exprime par son crayon : « dit comme ça c'est vrai, je ne m'en suis pas rendu compte », dit-il en toute honnêteté.
« ces ficelles seraient les barrières que je me mets dans la vie »
C'est sur des supports en bois qu'il crée ses personnages et ses silhouettes, des fonds abstraits où les couleurs révèlent des ombres et du relief, « et si ça ne tenait qu'à moi je m'en tiendrai qu'à ça ». Féru de culture populaire, il parle de ces fonds comme un style « grunge, ou trash ». Sur cette base apparaissent des personnages anonyme, des bustes sans visages, ou des animaux révélant la force de leur côté sauvage. Ce qui fait leur particularité est cet assemblage de fils qui leur donne du relief, certains définissent les contours alors que d'autres sont laissés libres, comme des lacets volontairement mal noués. « Mes sujets ne sont qu'un prétexte à la création, je les appréhende comme des casse-têtes ». Un mélange d'abstrait et de figuratif son art ? L'intéressé en parle plutôt en ces termes : « c'est un trait d'union entre le classique et le street art, je veux que ça soit fédérateur ». Enfin, Adrien l'admet, ces assemblages et leur composition seraient l'expression de ses sentiments : « ces ficelles seraient les barrières que je me mets dans la vie ».
L'art de Adrien Nicodeme est remarquable et remarqué, souvent ses toiles savent rencontrer l'œil des visiteurs et des organisateurs d'événements, comme ce fut le cas dernièrement au salon En un tour de Maing, ou même à Anost dans la Maison du Patrimoine Oral de Bourgogne où ses travaux sont en ce moment proposés à la vente. Il sera mis à l'honneur à travers la trentaine d'exposants du Salon Arts et Renaissance qui se tiendra dans le hall d'honneur de la mairie d'Onnaing du 5 au 13 novembre (voir visuel). Patrice Vannicatte en charge de l'événement nous parle des travaux de Adrien : « je suis professeur de dessin, et ce style avec fil je n'avais jamais vu ça. Il crée un volume, avec une technique plus complexe que l'on ne pourrait imaginer ». En effet, Adrien nous parle d'heures de travail avant d'arriver au résultat final, ou même d'un espace de quelques mois avant qu'il ne reprenne une toile pour la finir.

De par son agoraphobie, Adrien n'est pas le plus à-même pour démarcher les lieux d'exposition, mais il bénéficie d'un soutien familial pour le faire à sa place. Patrice Vannicatte témoigne de ce contexte : « c'est son père qui est venu me voir pour que je l'expose une première fois, depuis on a tissé des liens, une forte sympathie mutuelle je dirais même ». Pour Adrien Nicodeme, se présenter en public est une épreuve, mais comme beaucoup d'artistes il laisse son travail parler pour lui, un univers que vous pourrez découvrir en déroulant le fil qui vous mènera à ses œuvres.
X.V.
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