Une histoire de la mémoire par Gras de Coucou au Camel à Léon

29/08/2023

Pour explorer la mémoire du Neuf-Bourg de Valenciennes, et l'histoire de ses artistes, aucun lieu n'est plus à propos que le Camel à Léon. Une autre évidence serait de consacrer une exposition dans laquelle on retrouverait Francis Beaudelot, à côté d'aventures imaginées de Yann Kempen, pour la confier à un de leurs amis en la personne du photographe Gras de Coucou. Ce sont ces postulats qui sont mis en avant à travers l'ensemble de clichés qui ornent en ce moment les murs du bar restaurant de la rue Capron. A voir jusqu'au 13 septembre avec un vernissage le vendredi 1er à 18h30.

Certaines personnes sont la mémoire d'un territoire, de leur époque, et des personnes croisées. Gras de Coucou serait de celles-ci. A l'état civil l'artiste est prénommé Jean-Marie, et son surnom lui vient de Beaudelot, qu'il appelle amicalement Francis : « il aimait donner des noms d'oiseaux aux gens », dit-il en honorant la mémoire de créateur de l'Osiau. Nous le rencontrons lors de l'accrochage de l'exposition visible depuis le lundi 28 août 2023, et entre deux piques chaleureuses lancées à Manu la gérante du Camel à Léon, il accepte d'évoquer sa démarche, ainsi que des bribes de vie. 

On lui parle de ses photos et il évoque ses débuts lorsqu'il utilisa le décor du pont Jacob pour une pochette d'album du groupe Divin Divan. Quand on arrive à aborder sa démarche il puise dans ses souvenirs pour évoquer son grand-père amateur de peintures et les livres de son père. Un discours décousu ? Pas tant que ça, car Gras de Coucou aime les histoires, celles qui sentent le vécu, et les autres inventées qui permettent de s'échapper.



Tout comme ses clichés, l'univers de Gras de Coucou est fait de noir et de blanc, à l'instar des caractères qui remplissent les pages, ou binaire telle une estampe japonaise. De cette bichromie il en tire des photographies qui «privilégient le sens et la forme, mes images sont comme des planches ». Il dit avoir une mémoire faible et fragile, des instants lui reviennent de parcours manqués et d'autres spontanés, « j'ai eu beaucoup de chance », dit-il. Parmi ces coups du destin il y a sa rencontre avec Beaudelot, « il aimait avoir ses petits secrétaires à qui il offrait des verres, et j'en étais ». 

L'adage dit que « le diable se cache dans les détails », et chez Gras de Coucou cette expression serait à prendre à la fois au premier degré et au figuré. De ses petits formats qui demandent une proximité, à son envie de raconter sa version de l'enfer de Dante, tout est pavé de bonnes intentions, et les réalités se confondent pour brouiller les pistes.

Deux ensembles composent l'exposition, tout d'abord des portraits qui témoignent du Neuf-Bourg et de ceux qui le fréquentaient du temps de l'académie des Beaux-Arts dans les années 90. On s'y plonge comme à travers la vitrine du Camel, avec cette sensation de familiarité et des souvenirs qui y sont ancrés. La seconde partie est un récit imaginé à partir de clichés pris en Italie lorsque Jean-Marie a accompagné Yann Kempen pendant sa résidence à la villa Médicis, à l'époque où ce dernier reçu le 1er prix Jeunes Créateurs Lefranc-Bourgeois en 1999. 

Assemblées, ces photos forment un « synopsis d'un court métrage absurde », une Divine Comédie où les masques et statues s'animent alors que les souvenirs se figent. « La villa Médicis est un lieu avec une ambiance qui stimule », nous dit Jean-Marie en nous parlant des Pins Parasols qui y ont été plantés par Ingres.  

D'un côté une histoire qui mériterait un grand H, et une autre qu'on aurait plaisir à se faire conter. C'est ainsi qu'on pourrait résumer les deux séries exposées. Gras de Coucou vous proposera par une souscription d'acquérir ces clichés, agrémentés de textes, sous la forme de coffrets à prix abordable. 

Pour ce faire, allez à sa rencontre notamment à l'occasion du vernissage qui se déroulera le vendredi 1er septembre à partir de 18h30 au Camel à Léon. Une exposition définitivement affective, tel un retour aux sources pour Jean-Marie qui nous rappelle à raison qu'il fut le premier à exposer des photographies sur les murs de l'établissement au milieu des années 90.

X.V.



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