Dès le vendredi 2 mai à 19h01 et le coup d'envoi des 27e Turbulentes, c'est une trentaine de spectacles qui s'offriront à vous. Pour y voir pour clair, Valexplorer s'est construit un planning, et autant vous le partager. Une sélection non-exhaustive sur les trois jours, de la cour du Boulon jusqu'aux rues de Vieux-Condé, et heure par heure.
Notre sélection du vendredi 2 mai
Ce n'est pas un spectacle mais un voyage, une odyssée, un moment, un instantané, un bout d'histoire, un fragment de vie.
Quatre personnages énigmatiques aux visages maculés d'argile, portant des vêtements déchirés et poussiéreux ainsi qu'un nez rouge sont l'incarnation de toutes nos imperfections, de toutes nos failles, de nos croyances et de nos illusions. Une invitation à rire de nous-mêmes, tout en nous interrogeant sur ce qu'il est encore possible de faire aujourd'hui dans l'espace public. En l'occurrence, à peu près rien mais tout est possible.
Quatre retraités ont été tirés au sort pour venir découvrir les spectacles des Turbulentes et participer, en direct et en public, à l'émission radiophonique d'Antoine Delongy : La Grande Tablée.
Le principe est simple : tendre le micro à des « spécialistes en rien du tout », les recommandations de ce comité d'observateur·rices néophytes devraient vous aider à repérer quelques spectacles incontournables des Turbulentes. Venez assister à cette vraie-fausse émission radiophonique de rue hilarante, enregistrée en public, chaque jour des Turbus, dans la Cour du Boulon.
La ktha compagnie a pour habitude d'inventer un dispositif original pour chacune de ses créations en espace public. Cette fois, pour Tu es là, il s'agit d'un grand trépied, auquel est accroché un gros globe lumineux et sous lequel vous serez une centaine à prendre place.
Au centre de ce dispositif, deux femmes parlent des langues différentes (français, espagnol, japonais), qui se croisent, se superposent. Le tout avec le tutoiement, les yeux dans les yeux, chaque spectateur et spectatrice devient un personnage de l'histoire. Un prétexte, presque, pour être ensemble dans une bulle de douceur, au cœur du théâtre le plus accessible au monde : la ville.
Spectacle à jauge limitée
Notre sélection du samedi 3 mai
Dans ce triptyque In-On-Back, chaque création explore un pan de vie à la manière d'un essai, simple et spontané : (ici) la rencontre amoureuse, la vie de parent et la solitude.
Ils sont à l'aube de se dire « oui ». Avant le « oui », il y a cette suspension délicieusement vertigineuse qui nous donne envie de prendre tous les risques, de tout oublier, de se foutre du pour comme du contre. Dans cette douce folie, le mental n'a plus sa place. Nous ressentons que nous ne sommes plus complètement auteur de tout ce qui se passe et encore moins de ce qui va se passer.
C'est de cet état que parle Fall-in, du vertige avant le « oui ». Ce même état qui a mené ces deux artistes, qui souhaitaient s'affranchir de toute norme, morale, tradition, à devenir un couple avec enfants et mariés.
Un karaoké muet et complètement déjanté, au titre évocateur, un brin provocateur, Liberté, mon cul ! est une étape de travail, une petite pièce de manipulations textuelles sur des chansons de Philippe Katherine.
Ce sera populaire et bien trouvé, accessible et mélodramatique à souhait. Ce sera un crash-test pour la compagnie, il y aura donc des ratés et des quasi-réussites, des transitions foireuses et des éclairs de génie. Ils ne sont pas prêts ! Ça tombe bien vous non plus…
Depuis longtemps, la compagnie du Théâtre Magnetic avait envie de créer un spectacle avec deux ventriloques amateurs qui manipuleraient des marionnettes récalcitrantes.
Notre duo incarne ici des personnages joyeux (et un peu naïfs), l'un se laissant contaminer par une courgette dépressive, pleine de questions existentielles, et l'autre aux prises avec un canard tenant des propos politiquement incorrects. La Ferme, c'est le choc entre des ventriloques incapables et leurs marionnettes improbables, ingérables, insupportables…
Un spectacle en circuit court, respectueux des normes en vigueur pour une moment de bonheur. Directement du producteur au spectateur.
Spectacle à jauge limitée
Dans ce triptyque In-On-Back, chaque création explore un pan de vie à la manière d'un essai, simple et spontané : la rencontre amoureuse, (ici) la vie de parent et la solitude.
Écrit pour 20 artistes éphémères parents-enfants, invités par Le Boulon, le spectacle aborde les joies et les difficultés d'être parent, vivre l'impermanence, être témoin du cheminement d'un enfant… et du nôtre. Là est la véritable aventure.
Shunyo Hanotaux, co-directrice de la compagnie, est elle-même confrontée au bouleversement engendré par l'arrivée d'un enfant, elle décide de raconter cette expérience, bien loin des images subliminales véhiculées sur la parentalité.
"Ce qui nous intéresse dans la parentalité, c'est la diversité qu'on peut croiser. Comment être parents avec chacun son histoire et chacun ses possibilités."
Une demoiselle, fraîchement sortie d'un dessin de pin-up des années 50, s'affaire autour des fourneaux. Elle n'a qu'une chose en tête, devenir une parfaite épouse en concoctant la recette ultime : la tarte choco-caramel meringuée sur son lit de compote de pommes. En un tour de main, la farine se tamise, les œufs se battent, le caramel flambe et la recette tourne au vinaigre.
Un joyeux et savoureux carnage culinaire brillamment interprété et dont on ne ressort pas indemne. Cerise sur le gâteau, si on peut dire, ce spectacle sera également interprété en Langue des Signes Française.
Jacques est fils de cascadeur. Aujourd'hui, Jacques vient tenter une cascade jamais réalisée, pas même par son patriarche. Considéré comme la honte de sa famille, les Meyeur, et après des années de psychothérapie, il vient réaliser une cascade qui pourrait lui redonner sa place dans l'arbre généalogique. Non sans risque(s), surtout pour lui, il vient avec la peur au ventre vous demander du soutien afin de retrouver un peu de dignité et qui sait, devenir la fierté des Meyeur.
Du risque, des cascades, une mini-moto, un cercle de feu et un fils de cascadeur raté : tous les ingrédients pour un grand moment de cirque où vous aurez le rire au cœur et la peur au ventre. À voir en famille.
Usant d'un objet aussi commun que le drap blanc, enveloppant les corps et l'espace scénique dans un entrecroisement de scènes poétiques ou sobrement ordinaires, Tancarville joue une fresque intemporelle où l'absurde entraine l'humour.
Dans une scénographie évolutive sous la forme d'étendoir surdimensionné, les artistes usent des draps comme d'autant de matière à transformer et à détourner. Objet aussi personnel que communément universel, il se pose ici comme le témoin de notre mémoire collective et de nos rituels intimes.
Et puis, le G. Bistaki est depuis 2006, une valeur sûre à la croisée du théâtre, de la danse et du théâtre d'objets au sens le plus large qui soit.
Notre sélection du dimanche 4 mai
La compagnie Kiroul propose un condensé spectaculaire dynamique aux effets non délétères. Un spectacle en forme de comprimé blanc et sécable, instantanément assimilable, une mise en joie par effet cathartique pur.
Jours, c'est l'espoir démagogique assumé d'écrire en plein cœur de l'espace public, dans un univers hostile, une œuvre percutante, drôle, pleine d'espoir et ce malgré elle. Ce spectacle fait partie intégrante de la trilogie librement inspirée de « La Divine Comédie » de Dante, avec Allant Vers (2021) et A la recherche (prévu pour 2025).
Programmé en matinée, on ne sait pas ce qu'on va y découvrir et c'est tant mieux. Un spectacle immersif qui mettra en scène une dizaine de volontaires issu·es du territoire, qui eux non plus, ne savent pas vraiment pourquoi ils sont là.
En tout cas, c'est sûr, Jours ne nuit pas.
Dans ce triptyque In-On-Back, chaque création explore un pan de vie à la manière d'un essai, simple et spontané : la rencontre amoureuse, la vie de parent et (ici) la solitude.
Une femme retrouve sa solitude après des années d'agitations, entourée de manière permanente par ses collègues, son mari, ses enfants.
À force d'être un repère pour tous, elle était devenue immobile, rien ne changeait en elle, quelque chose se mourrait. Elle quitte alors l'illusion que "seule" rime avec triste, isolée ou ratée. Elle redécouvre la joie de la solitude, l'énergie que cela lui donne et l'ivresse des possibilités. Elle vient nous en parler et continuer à avancer. Se remettre en chemin, avant tout.
Les Ailes, solo de théâtre en déambulation pour l'espace public, raconte le parcours de sept femmes qui habitent ou travaillent dans la même rue. Chacune pose un regard sur sa vie dans ce quartier et se raconte au gré des allers-retours entre chez elle, le pas de la porte, le balcon et le trottoir. Un jour, une voisine, Marlène, a décidé de disparaître volontairement. Volatilisée. Elles livreront chacune à leur façon une prise de conscience.
La compagnie questionne avec délicatesse les destins de celles et ceux dont on ne fait que très peu cas. En s'appuyant fortement sur le réel, en interrogeant, en creux, le terreau social et sociétal, elle tisse, elle brode des fictions qui nous obligent, avec tendresse, à prêter oreille et attention.
C'est l'histoire de Jo, conductrice banale d'une Ford CMax banale, d'un bleu métallisé banal. Jo travaille depuis toujours dans sa petite cabine de péage sur l'autoroute A4. Un jour, elle prend une décision qui va changer sa vie : elle désobéit et lève les barrières sans autorisation. Et bim, à partir de là, tout dérape. Elle claque la portière, monte dans sa bagnole et décide de rouler, rouler, sans jamais s'arrêter. Arrivée au bout du plein et du rouleau, elle rencontre les fées de la casse : grandes protectrices des meufs du bitume en PLS sur les parkings.
Après un crash-test en fin de résidence de création au Boulon, en 2024, il est temps de prendre le grand départ pour la compagnie, qui viendra pour les toutes premières représentations publiques, à l'occasion de cette édition des Turbulentes
Un rituel d'accueil auquel vous êtes conviés, toutes et tous, réfugiés dans la plus modeste friterie du monde. Ils sont accueillants les gens du Nord ? Vous en douteriez ? Bavardages détenus autour de celles et ceux rencontrés autour d'un cornet, qui œuvrent pour que nous demeurions, ensemble, des soleils. Qu'en est-il de l'hospitalité en temps de crises perpétuelles ?
Le Boulon est impatient de recevoir la compagnie Bonjour Désordre pour ces toutes premières représentations, après l'avoir accueillie à deux reprises lors de résidences de construction et de création artistique.
Spectacle sur jauge
Cette sélection vous permet d'imaginer un parcours dans les rues de Vieux-Condé, évidemment tous les spectacles n'y apparaissent pas.
Pour retrouver la programmation complète consultez le site officiel des Turbulentes ainsi que ses trois offres de programmes adaptés.
Dès le vendredi 2 mai à 19h01 et le coup d'envoi des 27e Turbulentes, c'est une trentaine de spectacles qui s'offriront à vous. Pour y voir pour clair, Valexplorer s'est construit un planning, et autant vous le partager. Une sélection non-exhaustive sur les trois jours, de la cour du Boulon jusqu'aux rues de Vieux-Condé, et heure par heure.
Les Turbulentes c'est trois jours de fête, une trentaine de spectacles, mais aussi une centaine de bénévoles prêts à vous accueillir. C'est ces derniers qui nous intéressent à quelques jours de l'événement d'arts de la rue de Vieux-Condé. Vous les reconnaîtrez à leurs gilets roses, des rues de la ville jusqu'au Boulon. Pour en dresser leur...
Qu'est-ce qu'un événement populaire ? Pour tenter de tendre vers une définition juste on pourrait regarder ce qui fait la dynamique Turbulentes. Un rendez-vous que le public s'est approprié, avec son offre gratuite et en extérieur, à la date fixe du premier week-end de mai. Pour affirmer d'année en année sa volonté de fédérer tout en étant pluriel,...