Chaque mois le club des Capotes Anglaises organise ses rencontres du kiosque, derrière le musée de Valenciennes, un rendez-vous où amateurs de belles cylindrées partagent leur passion avec le public. Ce 10 décembre se tiendra le dernier temps de 2023, l'occasion d'un focus sur ces moments où la nostalgie rencontre l'esthétisme.
Tirons notre chapeau à Patrick Lingg alias l'Hybride
Depuis 30 ans, Patrick Lingg est assurément un des plasticiens majeurs de Valenciennes. Véritable touche à tout, il est tour à tour artiste et artisan, sculpteur et peintre, il détourne les photos et conçoit ses propres outils. Une polyvalence qui fait qu'un terme lui colle à la peau depuis sa première exposition : il est hybride ! Entre recherche personnelle et avant-gardisme, c'est une figure hors-normes pour laquelle Valexplorer tente de dresser le portrait.

C'est un fait, le monde des plasticiens est divisé en deux catégories. D'un côté il y a ceux qui ont reçu une formation académique, et de l'autre il y a les autodidactes. Pour ces derniers, la reconnaissance du monde de l'art est toujours plus compliquée. Parfois elle n'arrive jamais, mais pour d'autres elle s'impose d'elle-même, c'est le cas de Patrick Lingg qui fut lauréat de plusieurs prix et même soutenu moralement par Francis Beaudelot, ce qui pour un artiste valenciennois était quasiment un adoubement.
C'est ce besoin de reconnaissance qui a animé toute la vie de Patrick Lingg, lui qui de par ses origines allemandes a dû subir les préjugés d'une France de l'après guerre, « j'étais le genre d'élève ostracisé, celui que le professeur ignorait ». Dès son plus jeune âge où il s'est construit un monde dans les poèmes d'Edmond Rostand, et à son entrée dans l'âge adulte peu de personnes lui ont donné les outils pour se construire, c'est peut-être la raison pour laquelle il se les ai créé lui-même.
Une méthode que l'on retrouve tout du long de sa production, il s'est inventé une méthode particulière, ses objectifs sont atteints par les étapes qu'il aura d'abord élaboré. Si il a besoin d'un moule, ou d'objets pour produire, il va d'abord les confectionner pour pouvoir ensuite les utiliser. C'est pourquoi son profil serait à la fois celui d'un artiste et d'un artisan.

Peinture, photographie, sculpture, Patrick Lingg est un touche à tout, et le terme pour bien le définir serait hybride, en écho au nom de sa première exposition au début des années 90. « Aujourd'hui tout est hybride, le terme est utilisé à tout va, mais à l'époque peu de gens comprenaient ce que ça voulait dire », l'artiste revient sur ses premières années.
Avec son épouse Catherine nous feuilletons les albums comprenant coupures de presse et photos, témoins de plus de trente années de pratique. Il évoque ses souvenirs pêle-mêle : de sa révélation devant les peintures de Dali qui lui ont ouvert un champ de possibilités, à ses affiches placardées dans tout Valenciennes et qui évoquaient à certains une forme phallique, jusque son service militaire où enfin il s'est senti exister, en tant que citoyen français et comme un créatif, encouragé par ses supérieurs.
Patrick a exposé pour la première fois à Valenciennes, suivirent entre autres la Loire et l'Allemagne, il a traversé les années 90 en se faisant remarquer à chaque vernissage. Parmi ses souvenirs des récompenses reçues le premier prix de l'association Arts et Lettres de France en 1999 à Bordeaux. Un Graal pour celui qui s'est forgé lui-même loin des ateliers des académies, dont pourtant certains professeurs encourageaient leurs élèves à découvrir ses expositions.
Lui qu'on identifie facilement dans les rues de Valenciennes grâce à ses couvre-chefs, on aurait envie de lui tirer notre chapeau. C'est un personnage avec son univers, inséparable de Catherine, sa moitié, son « fil conducteur », la seule constante d'une vie dédiée à la recherche avec l'envie d'oser comme credo. Car mélanger huile et eau sur un fond de pétrole, sculpter la résine, manipuler les métaux de l'acier au titane jusque l'étain, produire des centaines d'œuvres avant d'entamer une nouvelle direction, elle est là la touche Lingg, aux multiples formes et constamment en évolution.


De nos jours il continue inlassablement de peindre, en soirée de préférence. C'est les portraits féminins figuratifs qui l'inspirent, lui qui avait commencé sa production dans une veine surréaliste il y a trente ans. Vous le croiserez sûrement lors de salons d'artisans ou de fêtes médiévales qu'il affectionne où il propose ses bijoux, des pièces uniques essentiellement en étain.
Pas d'exposition prévue pour Patrick dans un proche avenir, un comble car il est toujours très actif et inspiré, il profite des possibilités des réseaux sociaux pour donner de la visibilité à son travail, lançons ici un appel à nos lecteurs responsables de lieux d'arts pour qu'on lui consacre une rétrospective. Dans ses projets : une interprétation de l'Apocalypse, qu'il envisage comme une vision interprétée des textes religieux qui serait le tournant d'une époque, et pas comme on le pense généralement la fin du monde.
Laissons lui le mot de la fin, avec une citation qui prouve sa vivacité : « l'envie c'est viscérale, et l'ennui c'est la fin. Un artiste a besoin d'aller toujours plus loin dans ses œuvres, je vis de l'évolution ».
X.V.
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