Il y a des signes qui ne trompent pas. Le dimanche 28 septembre Le Phénix a officiellement lancé sa saison, le mercredi 1er c'était au tour de l'espace Pasolini de dévoiler de quoi sera fait 2025/26, et c'est donc dans une lignée naturelle que le jeudi 2 voit l'ouverture de la billetterie pour le Next Festival.
L'événement inter-frontalier dédié à la création scénique émergente revient, et à Valenciennes c'est toujours exceptionnel car c'est la seule des villes hôtes à abriter deux organisateurs officiels, en l'occurrence l'espace Pasolini et le Phénix.
Lors de cette édition 2025 du Next vous retrouverez la nouvelle création de Yuval Rozman présentée en exclusivité au Phénix après sa résidence, ou Katja Heitmann et sa compagnie qui ont préparé Motus Mori REQUILIEM par des rencontres sur le valenciennois avant de se produire à l'espace Pasolini.
En tout, outre les navettes qui vont emmèneront à Courtrai, Lille ou Roubaix, c'est six spectacles pour 19 représentations et une masterclass qui se tiendront à Valenciennes.
Notez dès aujourd'hui les dates du 8 au 29 novembre, avec notre sélection des spectacles valenciennois en fin d'article, ainsi que l'intégralité de la programmation et la billetterie aux liens ci-dessous.
Enfin l'Université Polytechnique des Hauts de France organise le jeudi 9 octobre dans son bâtiment Ronzier de Valenciennes une rencontre "speed date" pour détailler avec vous la programmation du Next Festival.
Yuval Rozman | Cie Inta Loulou
Dans le ciel de Jérusalem, les dieux sont hors jeu pour juger des actions humaines. Par la voix d'oiseaux chamailleurs, Yuval Rozman met la violence en procès, rêve d'un nid pour deux nations et fait virevolter les corps dans l'espace.
Imaginez un procès à hauteur d'oiseau, où les protagonistes convoiteraient de juteuses poubelles entre deux considérations sur les faits. En mettant son imparable art du décalage au service de l'exigence de justice, Yuval Rozman revient sur une tragédie. Jérusalem, 2020. Un policier abat le jeune autiste Iyad Al-Hallak. Rejouant l'enquête, les oiseaux – le bulbul, la drara, le martinet – appellent témoins et prévenus. Répliques assassines, corps et chansons cinglent dans l'air, clouant la gravité au sol pour laisser surgir le rire, la pensée, l'amour… Ultimes sauf-conduits d'une humanité en perdition.
Et si l'acte de porter secours à autrui résumait ce qui fait tenir l'humanité toute entière ? À la recherche des gestes qui sauvent et avec la Méditerranée pour horizon, Vincent Dupont réanime notre sens de l'altérité par la danse. Deux interprètes, un rituel en forme d'alerte.
Chorégraphe et maître en illusions scéniques, Vincent Dupont possède comme peu d'artistes l'art de bousculer nos perspectives. Promesse d'un nouveau vertige, I am here met en scène un corps sauvé des eaux, allongé sur une table lumineuse. Sur cet autel aux allures futuristes, des gestes de soin cliniques, techniques, porteurs d'histoires légendaires lui sont adressés dans une danse rituelle… Entouré d'une équipe fidèle, Vincent Dupont crée ici un lieu d'hospitalité symbolique en puisant son vocabulaire aux sources d'un vécu immémorial, là où la tragédie anonyme cède le pas à l'expérience du proche. Un plaidoyer contre l'oubli de notre présent.
Katja Heitmann
Motus Mori RELIQUIEM n'est pas un spectacle traditionnel mais un rituel intime qui vous invite à réfléchir sur les mouvements humains. Grâce à un casque audio et à des instructions spécifiques, vous laissez les gestes d'inconnus traverser votre propre corps. Marchez dans les pas d'Isa, asseyez-vous droit comme Wim ou faites les mêmes exercices pour les talons que Bernardie. Katja Heitmann vous invite à réfléchir aux traces que l'on laisse, à la mémoire de nos êtres aimés et à la manière dont les mouvements nous relient les uns aux autres. Alors, qu'est-ce qui vous fera bouger ?
Ce laboratoire se concentrera sur des pratiques physiques qui cherchent à éveiller images, poésie et émotions par des gestes dansés. Le travail sera centré autour de pratiques physiques qui incluront l'improvisation, la médiation, l'écriture et des exercices "impossibles". Pendant ces heures partagées, Catol Teixeira accompagnera les participant.es dans un voyage unique avec l'écoute et l'attention aux autres pour guides.
Diederik Peeters
La réalité n'est qu'une illusion parmi d'autres, foi de Diederik Peeters ! Vous en doutiez encore ? Psychiatre amateur doublé d'un expert en simulacres, ce confabulateur invétéré nous invite à traverser le miroir des apparences… Aussi divertissante que sensible, voici une histoire de la folie dont nous pourrions bien finir par devenir les personnages.
Avant même d'être un spectacle, Confabulations fut successivement une « psychothérapie non certifiée », un tour de chant, une performance plastique, une fiction radiophonique, un jeu de rôles… Et aujourd'hui ? Vous qui entrez, abandonnez toute certitude… Au gré d'une hallucinante série de monstrations, Peeters remet le réel en jeu, fait assaut d'imagination et questionne l'idée même de santé mentale… Au fait, qu'est-ce que la confabulation ? Un récit inventé pour combler une lacune de mémoire… Aucun risque d'oublier Diederik Peeters !
Catol Teixeira
Formé·e à la danse classique et au cirque, Catol Teixeira est une figure montante de la jeune création chorégraphique. Le temps d'un regard introspectif, l'artiste sonde l'envers de sa trajectoire, dédie une Ode à ce qui échoue et transforme l'expérience du deuil en appui pour le futur.
« Je danse en transitionnant et conçois mes performances comme des invocations. » Chorégraphe, Catol Teixeira décline ses créations comme autant de sensibles métaphores de la question queer. À l'image de Arrebentação, un spectacle récent dont le titre désigne la limite où se brisent les déferlantes océaniques, les espaces de rupture et de transition nourrissent sa poétique. Dédiée à ce qui reste en nous après un échec, cette performance solo en est une nouvelle illustration. À n'en pas douter, un format de choix pour éprouver l'intensité de sa présence et de son geste. Artiste à suivre !
Miet Warlop
Consacrée sur les scènes internationales, elle représentera la Belgique à la Biennale de Venise en 2026 : Miet Warlop incarne à elle seule la nouvelle vague d'un théâtre d'objet (et de corps !) dont elle chamboule le jeu à chaque création depuis 15 ans. Faisant voile sur un océan textile, voici qu'elle surgit au sommet d'une nouvelle déferlante.
Delirium ? Un terme qui pourrait décrire toutes les pièces de Miet Warlop, également marquées par une imagination hors du commun. Un univers d'étranges et sympathiques créatures (qu'on craindrait toutefois de déranger), des averses de fléchettes, des explosions de couleurs… et à l'horizon de ce nouvel opus, 1500 mètres de tissu et un solo pour quatre interprètes, manœuvrant des vagues aussi chatoyantes qu'envahissantes. Qu'en dire à l'heure où l'on écrit ces lignes ? On ne sait trop, car nous avertit Miet Warlop « après tout, ce spectacle est encore en création ». À bon entendeur…
Il y a des signes qui ne trompent pas. Le dimanche 28 septembre Le Phénix a officiellement lancé sa saison, le mercredi 1er c'était au tour de l'espace Pasolini de dévoiler de quoi sera fait 2025/26, et c'est donc dans une lignée naturelle que le jeudi 2 voit l'ouverture de la billetterie pour le Next Festival.
Patrick Lingg et sa pratique hybride exposent à Valenciennes. Cela faisait plus de dix ans que le plasticien chapeauté n'avait présenté ses travaux en solo, un événement en soit, l'autre serait la présentation de la technique qui passionne Patrick en ce moment : la peinture à huile sur radio, le tout au service de Venus et leurs courbes...
Après divers ateliers et résidences, les groupes de la promotion 2025 de Regards s'apprêtent à passer l'ultime épreuve du feu avec leur concert commun du 11 octobre. Le « dispositif de soutien aux groupes émergents du Valenciennois qui désirent se professionnaliser », selon son intitulé, va une fois de plus prouver son efficacité à travers une...