Anne Bultot a développé un univers
rempli de récits, ses compositions prennent forme à partir de
messages qu'elle veut adresser, généralement à ses proches. Pour
ce faire, il y a chez elle un rapport entre l'humain et l'animal,
parfois totem, ou alors une métaphore anthropomorphique. Dans
« Clémence prend son envol » on peut voir le visage
souriant d'une jeune fille, se fondant dans les ailes d'un colibri,
« c'était un cadeau pour ma filleule, qui quittait le nid
familial », commente Anne. Une autre série montre une souris,
lunettes sur le nez et mains jointe : « c'est papy Gus, je
l'ai fait pour ma fille après qu'elle ait perdu son grand-père. Je
lui montre sans lui dire qui c'est, et elle l'a reconnu de suite,
c'était un moment chargé d'émotion ». Outre ces dessins
figuratifs, l'artiste s'adonne aussi à des paysages, des jeux sur la
couleur avec le bleu comme teinte fétiche, en gouaches ou en
aquarelles. Quand on lui parle de Matisse comme inspiration elle ne
nie pas, mais répond surtout Chagall.