Cette année verra l'édition 9 de In Theatrum Denonium, ou plutôt IX pour reprendre la signalétique du festival. Une belle longévité pour l'événement organisé par Nord Forge avec le soutien de la ville de Denain et son théâtre. Désormais on le sait, la musique métal et le cadre prestigieux du lieu de culture denaisien s'accordent à merveille,...
Nicolas Minair et la justesse naturelle des mots
Le profil de Nicolas Minair réinvente le concept d'artiste local. En effet, c'est en alliant ses passions pour la marche et la littérature qu'il produit ses poèmes comme des instantanés de ses pérégrinations près de chez lui. Chez le poète l'œil et la sensibilité sont pointues, tout comme son amour des mots, en somme il est à la recherche d'une certaine forme de justesse. Avec trois recueils à son actif, et des pratiques allant de la prose au haïku, c'était à notre tour de tenter de capter avec nos mots le créatif.
Nicolas Minair est enseignant, il aime la randonnée, et a une passion pour la littérature. Trois aspects de sa vie qui se complètent dans sa démarche artistique. La marche tout d'abord, il arpente notre région à partir de sa ville Marly, et pousse même au delà de la frontière. De ces instants privilégiés à vitesse de pas d'homme, il dit vouloir « prendre le temps ». Mais ce temps, il le prend aussi quand il s'arrête à observer la faune et la flore, pour en capter l'essence et la retranscrire avec sa plume. « C'est le terme juste qui m'intéresse, qui permet de rendre ce que je vois. Comme un photographe ou un peintre pourrait retranscrire une scène », prend-t-il comme exemple. Là où sa démarche l'enrichit, c'est qu'il va chercher dans des lexiques et des dictionnaires les mots qui lui manquent, par exemple pour désigner une plante ou une espèce, et voilà que le professeur qu'il est est le premier de ses élèves.
Deux formes poétiques l'animent, la prose et le haïku. Ce dernier est d'origine japonaise, et consiste à saisir dans une formule courte une sensation ou une description, « en allant vers la métaphore, j'adore jouer avec les figures de style ». Nicolas l'admet, cette forme d'écriture demande à la fois une certaine maîtrise et un laisser-aller pour permettre à ses émotions d'exister. Il évoque pour nous ses débuts dans ce genre : « j'étais sur la route en fin de journée, le soleil passait entre les arbres, j'y ai vu comme un carillon ». Une confirmation de l'adage qui dit que la beauté existe dans l'œil de celui qui sait la voir. C'est en prose qu'il aime aussi écrire, avec une minutie apportée à décrire des scènes et des ambiances, sur des formules plus longues que les haïkus. On reconnaît dans ce style une attirance de Nicolas pour la littérature du XIXème siècle, chargée de romantisme et de détails.
« C'est le terme juste qui m'intéresse, qui permet de rendre ce que je vois. Comme un photographe ou un peintre pourrait retranscrire une scène »
Sa pratique des mots s'est exprimée de nombreuses façons avant la publication de son premier recueil. Nicolas a participé au Cercle du Moulin avec notamment des lectures de textes en Picard, et il aimait se réunir avec d'autres plumes pour échanger leurs écrits comme Nolwenn Parois ou Nathalie Carlier. C'est d'ailleurs cette dernière qui l'a incitée à publier ses écrits. Dans ses relations on retrouve également Lucie Pétrone que les lecteurs de Valexplorer connaissent pour les cafés-littéraires de l'association Acces. Elle a écrit la préface de son dernier recueil intitulé Éphémères Rides, et elle conclut sa présentation du poète en disant : « il nous émerveille d'éclats de mots posés sur une feuille qui vole au gré des saisons ».
Lucie a raison d'évoquer les saisons
et le temps, ils ont une place prépondérantes dans l'oeuvre de
Nicolas Minair. Ses poèmes relatent des promenades dans l'espace
mais aussi dans le fil des jours. D'ailleurs en 2020 il entreprit un
journal de bord de ses visites en extérieur, sans savoir que
quelques semaines plus tard notre périmètre de sortie serait
considérablement réduit lors du confinement. Par la force des
choses, Nicolas a dû se restreindre à un environnement proche, et
sans se formaliser il a redécouvert les alentours de la résidence
où il habite, des écrits qui sont compilés dans son deuxième
ouvrage Ôraisons.
C'est un quatrième livre qui est en chantier pour Nicolas, comme le précédent il sera distribué par les éditions Le Lys Bleu. Sa sortie est prévue avant la fin de l'année. En ce moment, il joue avec notre héritage linguistique et tend à vouloir écrire de la poésie en rouchi. Très bientôt, l'auteur vous invite à partager ses techniques d'écriture, notamment ce samedi 8 octobre matin, aux alentours de la médiathèque Rabelais d'Aulnoy-lez-Valenciennes. Dans le cadre d'une exposition sur le Japon, il vous initiera à l'écriture du haïku. En bon enseignant, il considère ses poèmes comme de la transmission, et pour se préparer à ce rendez-vous ses conseils sont : « ouvrir ses sens, trouver de l'importance sur tout, et aller vers la lecture de poésie ».
X.V.
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