Lorsqu'elle a travaillé son album Tissus Parfumés, Mathilde Kaori est rentrée dans un processus où elle a su s'entourer, afin de réaliser sa mue, sa « peau nouvelle » du titre d'une de ses chansons. Parmi les artistes qui l'ont accompagnés dans cette démarche et qui sont encore à ses côtés aujourd'hui, on trouve Armelle Rebischung. Chacune et ensemble, c'est une exploitation de leurs points communs et leurs différences qui s'expriment au carrefour de leurs univers. Une osmose jusque sur scène, quand Mathilde et Armelle partagent leurs répertoires, comme ça sera le cas au conservatoire de Valenciennes le 29 novembre.
Quand certains signes se présentent à vous, il serait difficile de les ignorer. Ce n'est pas Mathilde Kaori qui vous dira le contraire, il y a un an le 29 novembre 2024 sortait son deuxième disque intitulé Tissus Parfumés, et à la même date cette année elle jouera à Valenciennes, et pas n'importe où, au conservatoire où elle enseigne. Pour parfaire ce tableau, c'est aux cotés de Armelle Rebischung qu'elle se produira, pour un tour de chants aux répertoires mêlés.
Les deux femmes s'accordent dans tous les sens du terme, dans un jeu musical mais aussi humain. Toutes deux sont enseignantes, chacune dans un conservatoire, et si Armelle Rebischung vient à Valenciennes en cet automne 2025 pour partager la scène avec Mathilde Kaori, c'est pour un concert qui vient conclure une série d'ateliers sur l'écriture des chansons.
« Quand on est artiste, souvent on nous dit : de ce sujet tu pourrais en faire une chanson », dit Mathilde à la fois amusée et légèrement désabusée. Même si elle s'inspire de son quotidien et des personnes qui le traversent pour ses compositions, la musicienne va aussi puiser dans la poésie d'autres auteurs, ou dans des fictions et ses métaphores. En somme, être artiste ça ne se commande pas, tout est question de contexte et de réalisation.
C'est pourquoi lorsqu'elle doit enseigner à ses élèves l'écriture d'une chanson, elle aborde en tant qu'enseignante l'aspect pragmatique, la « structure harmonique » selon ses termes, en fonction des instruments pratiqués par chacun. Alors que dans la vie de tous les jours c'est plus ses textes qui donnent la base de ses compositions, « c'est plus un défi ».
Lors des masterclass qu'elle a mené, Armelle Rebischung est venue apporter son expérience, sa vision, comme pour prouver qu'il n'y a pas qu'une seule et une unique façon de créer une chanson. D'ailleurs, cette différence dans la créativité a été le ciment entre Armelle et Mathilde. C'est les réseaux sociaux qui ont provoqué leur rencontre, et c'est sur scène que la complicité s'est forgée. « L'une spontanée, l'autre plus carrée », Mathilde tente des comparaisons.
La réalité est que les deux artistes se sont retrouvées au carrefour de leurs univers, « je peux lui dire carte blanche, et elle comprend tout de suite le sens », des dialogues basés sur l'instinct mais aussi la maîtrise de la musique. « Sur scène on est comme dans la vie, de la légèreté en alternance de sujets profonds ». Au delà des textes, la guitare classique et le piano, leurs instruments de prédilection, donnent à Mathilde et Armelle matière à s'accorder.
En 1 an depuis la sortie de Tissus Parfumés, Mathilde avait comme objectif de faire vivre son disque et de le faire connaître au plus grand nombre. 50 concerts plus tard, elle a chanté partout où on l'a invité, de scènes en tremplins jusqu'en festivals. Celle qui enseigne à Valenciennes a très peu eu l'opportunité de jouer sur l'arrondissement, son passage aux Agités du Mélange en juin dernier serait l'exception qui confirme la règle.
Ainsi de pouvoir jouer dans l'Athènes du Nord, sur la scène du conservatoire, et aux côtés de Armelle Rebischung, serait une date forte et riche de symboles le 29 novembre. Armelle et Mathilde ensemble, exprimé en ces termes : « on a questionné nos chansons, pour les mettre en résonance. Avec un fil conducteur pour rappeler une rencontre, notre rencontre ».
X.V.
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