L'exposition qui annonce la couleur au Camel

16/08/2022

Alors que le Camel à Léon rouvre ses portes ce mardi 16 août après une pause estivale, Valexplorer vous propose un focus sur l'exposition qui orne ses murs en ce moment. Il s'agit des Encres de Klodzia, un ensemble qui réinvente la réalité grâce à un jeu de couleurs vives et chatoyantes. C'est l'œuvre de Claudine Ronnaux, qui s'expose pour la première fois dans l'établissement du Neuf Bourg de Valenciennes. Tout un univers où le monde est réinventé à travers un nouvel éclairage, entre moments intimes et familiaux, et façades méconnues de l'Athènes du Nord. Des toiles encrées et ancrées dans un imaginaire partagé.

Quand Claudine Ronnaux parle de ses productions, elle identifie trois axes. Tout d'abord l'inspiration venue de scènes du quotidien, des clichés de ses proches qu'elle reproduit soit de façon réaliste ou alors abstraite selon son humeur. Ensuite viennent les murs et façades de Valenciennes, ces joyaux architecturaux tellement usés par nos regards qu'on ne sait plus les voir. De ces trois bases une constante vient cimenter son œuvre : l'utilisation d'encres colorées, chaudes et primaires, qui donnent un nouveau volume à cette réalité réinventée. Ces encres ont accompagné Claudine tout du long de sa carrière d'enseignante, « je faisais travailler mes élèves avec cette technique », et désormais retraitée elle réalise enfin son envie, « je voulais m'y mettre aussi, ça fait longtemps que j'y pensais ». Voilà un an qu'elle a sauté le pas, une quinzaine de ses productions plus tard elle expose désormais au Camel à Léon.



La voici littéralement exposée, comprenez que jusque récemment ses productions ne sortaient pas de son domicile. « J'aimais le rendu sur mes murs, ça égayait ma cuisine et ça me suffisait », et tout aurait pu rester ainsi si ses toiles n'avaient pas croisé le regard de Benjamin Brou, professeur d'arts plastiques à la Sorbonne. « C'est un ami, et il m'a incité à sauter le pas. C'est lui qui a pris l'initiative de contacter Manu au Camel à Léon ». Après un rendez-vous où Claudine admet de « ne pas en mener large », une date fut proposée, et le vernissage du début juillet était fixé. C'est ainsi que le public a pu découvrir l'univers et la sensibilité de Claudine, elle qui est portée par deux passions : ses proches et l'envie de rendre la réalité plus colorée, moins morose.

Dans ses tableaux, Claudine Ronnaux nous raconte des scènes de vies et des anecdotes. Nous devenons témoins de la tendresse de ce nourrisson tendant la main pour la première fois vers un cheval, ou alors on peut entendre les rires d'un foyer où une enfant se coince dans une botte pas à sa taille. La couleur donne un nouveau relief à ces instants, ils se révèlent sous un nouveau jour avec sa palette. Elle est aussi une ambassadrice de choix pour Valenciennes et son architecture, au pays de la brique rouge les façades se révèlent d'or et d'azur. « J'aime aller me promener avec mon époux et lever la tête sur ces trésors, il m'aide à les photographier pour que je puisse les reproduire ». L'effet est immédiat, très souvent on l'interpelle sur ses compositions : « les gens me disent qu'ils n'ont jamais fait attention à telle ou telle architecture et me demandent si c'est vraiment à Valenciennes ».

Si Claudine est animé par la nécessité d'embellir un quotidien parfois gris, c'est qu'elle admet prendre une revanche sur la vie. En effet, le prénom Klodzia qui est dans l'intitulé de son exposition fait référence à la façon dont Claudine est dit dans la langue maternelle de Chopin. Aujourd'hui en 2022, l'artiste est fière de ses origines polonaises, c'est l'expression d'un long travail sur elle-même après avoir vécu une enfance marquée par le racisme : « chez moi on ne parlait pratiquement pas le français, et à l'école j'étais ostracisée. Certains parents ne voulaient pas que leurs enfants s'assoient à côté de moi ». De ce rejet, Claudine l'a balayé d'une bonne humeur débordante, c'est ainsi qu'elle voit la vie en rose, pour oublier les bleus de l'âme. Coloré nous vous disions, à l'encre indélébile même.

L'exposition les Encres de Klodzia est visible jusque début septembre au Camel à Léon, 37 rue Capron à Valenciennes.

X.V.



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