L'espace Pasolini au bout du chemin pour Julien Herrault

30/03/2022

Sans vouloir se répéter, il y a un fort sentiment d'appartenance des artistes pour l'espace Pasolini. Le dernier exemple en date serait celui de Julien Herrault. En effet, l'infatigable voyageur revient toujours rue Salle le Comte à Valenciennes pour y narrer ses périples physiques et internes. Ça sera une fois de plus le cas pour Seule reste la mémoire de nos souffles, une création hybride, qui retrace une aventure humaine du Nord jusque la Corse, en passant par l'empreinte des hommes et de leur ouvrage sur les paysages. A découvrir du 7 au 9 avril dans un Paso transformé dans une invitation au voyage.

Julien Herrault l'admet, « je suis mon premier sujet d'étude ». Il parle d'un « rapport à l'intime. Je me cours après, l'élévation de la conscience m'intéresse énormément ». Ceux qui ont vu ses précédentes créations comme Will I See You Again lors du Cabaret de Curiosités de 2017 savent que l'artiste n'a pas peur de puiser dans sa douleur et son introspection pour en tirer sa matière. Mais là où Seule reste la mémoire de nos souffles se démarque, c'est justement par l'équipe qu'il a su galvaniser autour de lui, suite à ses périples initiatiques. Ainsi on retrouve dans cette production Sophie Lepoutre à la technique, Arthur Eskenazi pour la dramaturgie, le regard extérieur de Florian Gaité, les céramiques de Louise Nicollon des Abbayes, et enfin le son de Philippe Asselin. L'ajout du fondateur de Paso à cette création réjouit Julien : « il est enfin là », s'exclame-t-il, « j'ai suivi depuis longtemps son travail, et j'ai dit qu'il était temps qu'on croise nos recherches, surtout qu'on a une façon assez similaire de concevoir l'improvisation ».


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Nous vous le disions en introduction, Julien Herrault est désormais un sociétaire de l'espace Pasolini, « c'est une famille qui n'est pas du tout fermée, c'est important de le rappeler ». Il évoque ses souvenirs liés à la structure : « c'est le premier lieu avec lequel j'ai travaillé à ma sortie de formation. On y trouve une temporalité différente, et c'est très important pour moi d'y revenir ». Ainsi Seule reste la mémoire de nos souffles serait un pur produit Herrault-Paso, sa scénographie le prouve. Les deux salles du lieu seront mises à contribution pour créer le décor et l'ambiance de la création. La « salle noire » explorera la cartographie mentale selon les termes de Julien, avec ses supports plastiques et vidéos, tandis que la « blanche » sera le lieu de la performance en elle-même, les spectateurs seront invités à évoluer entre ces deux ambiances. Un spectacle vivant « pensé en fonction du lieu », tel qu'il le définit.  

Car c'est bien le voyage et ses souvenirs qui animent le travail de Julien Herrault. A l'instar d'un facteur Cheval, il ramène des bouts de ses escapades, des échantillons physiques ou mémoriels. « La randonnée, les marches en solitaires, sont mes axes de création ». Des céramiques de Louise Nicollon des Abbayes, jusque ces objets ramenés, avec l'ajout de plans séquences de paysages montagneux, on retrouve les traces de son odyssée du Nord jusque la Corse. Julien était à la recherche de l'empreinte ouvrière de l'homme sur les paysages, une manière de le rappeler à son ascendance : « moi-même fils et petit-fils d'ouvrier et d'artisan, j'ai voulu explorer la notion de travail, de l'angle politique jusque le rapport à la nature et au vivant ». Ou comme le dit le texte de présentation officiel c'est une « carte mentale du réellement vécu (...) Julien Herrault poursuit sa recherche sur le corps ouvrier manutentionnaire pour y dénicher un geste nouveau plein de sens ».

Seule reste la mémoire de nos souffles se jouera les 7 et 8 avril à 20h, et le samedi 9 à 18h. Ensuite Julien Herrault envisage déjà ses prochaines destinations, en direction de l'Amérique du Sud, et le promet « je reviendrai avec mes vidéos ». Une future immersion par procuration à suivre assurément.

 Seule reste la mémoire de nos souffles sur le site officiel de l'Espace Pasolini

X.V.


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