« Les petits pas perdus »
nous parle de cette famille qui a la nécessité de quitter son
environnement africain pour rejoindre d'autres terres, en
l'occurrence le Nord avec une majuscule, notre département. Un
périple vécu à travers le point de vue de la jeune héroïne sans
nom, qui porte son sac à dos comme on s'enrichit d'expériences.
« Pourquoi ils partent ? Comment ils partent ? ».
Des questions que s'est posé l'auteur, qui comme tout à chacun
connaît le sujet de l'extérieur, par médias interposés. Loin du
lieu commun du voyage qui compte plutôt que la destination, c'est
surtout l'angle de l'enfance qui anime le récit, « c'est la
naïveté qui les sauvent ». La force de l'histoire réside
dans la perception, « un enfant qui fait 50 mètres ou 50
kilomètres pour lui c'est une aventure », avec une sémantique
ponctuée de verbes à l'infinitif, « des mots importants »
égrenés comme des mantras.
C'est sous la forme d'un ouvrage que « les petits pas perdus » a d'abord trouvé son public. Ce "regard à hauteur d'enfant" selon l'éditrice Juliette Grégoire est paru chez L'Initiale éditions, avec des illustrations de Xavière Broncard. Fin 2023, Gérald Dumont imaginait la possibilité d'adapter le livre sur scène, moins d'un an plus tard ce fut rendu possible grâce au dispositif "Plaine d'été 2024" financé par la DRAC Hauts de France.
Le texte originel a été légèrement adapté, et le point de vue de l'héroïne a été déplacé vers une narration à la troisième personne où elle dévient « elle » dans le monologue récité par Nathalie Grenat du théâtre K. Les dessins de Xavière Broncard étant une partie prenante du récit, ils ont été agrandis pour devenir des éléments de la scénographie.