Certains vous diront que la Ste Barbe se perd, qu'on ne célèbre plus cette journée comme avant. Un fait est certain, de nos jours il n'y a plus de mineurs, et pourtant leur mémoire est toujours entretenue par des passionnées d'histoire locale. Parmi ces passeurs de mémoire on trouve l'association des Amis du vieux-Fresnes. Un ensemble d'historiens en herbe, qui est entre autres responsable du musée de la mine de la ville où fut découverte la houille en 1720. Un groupe de passionnés avec comme particularité l'écart générationnel entre ses membres, à l'image de Hugo président actuel et Robert son prédécesseur que nous avons rencontré.
Au 5 rue Emile Zola de Fresnes sur Escaut se tient le musée de la mine. Les clefs de cette ancienne superette ont été confiées par la municipalité aux Amis du vieux-Fresnes, association qui « a pour but de faire connaître et rayonner la ville » selon Robert Valin, qui en fut le président du début des années 2000 au printemps 2024.
Il nous accueille dans ce lieu littéralement chargé d'histoire par Hugo Vlamynck son successeur. En dépit de leur différence d'âge, 78 pour Robert et bientôt 22 pour Hugo, ils ont énormément en commun : fresnois depuis leur naissance, ils œuvrent à leur niveau à entretenir le patrimoine, « car l'histoire locale est sous-exploitée » déplore le cadet des deux.
Dans les murs du musée on y trouve des outils d'époque, des panneaux sur l'histoire de la ville où on lit des noms comme Désandrouin qui fait écho aux personnalités liées aux mines, « et des répliques d'estaminet, de salon de coiffure, et d'intérieur de maison, car on voulait retranscrire le quotidien des mineurs et de leur famille ».
Ce musée est à l'image des axes qui animent les membres de l'association, c'est à dire la généalogie, la houille et son exploitation évidemment, les nombreuses brasseries qui se trouvaient sur la commune, « et les verreries, sans elles pas de mines, et pas de bouteilles pour les bières » insiste Robert qui est né devant les fabriques.
Les origines du musée de la mine se trouvent à deux pas du lieu actuel : dans le grenier de la mairie. « On y trouvait des livres, textes ou sceaux. Mais on ne pouvait recevoir le public car trop exigu ». D'autres éléments ont poussé à la création d'un lieu dédié : la reconnaissance du bassin minier à l'UNESCO et le bicentenaire de la découverte du charbon en 1720 au Trieu. Un fond d'objet a été collecté chez les particuliers, d'autres ont été prêtés par l'association condéenne des Enfants de Ledoux, des décors ont été construits, et les écoles ont même participées à l'élaboration de la scénographie.
Si les Amis du vieux-Fresnes défendent la transmission, c'est que ses membres illustrent ce passage de bâton témoin. On vous le disait plus haut, Robert et Hugo symbolisent à eux deux le travail intergénérationnel, mais l'arrivée du nouveau président fait aussi passer un cap comme le précise son prédécesseur : « nous ne sommes pas des historiens, juste des amateurs passionnés ».
Hugo est titulaire d'un master de gestion des territoires et du développement local et prépare un concours destiné aux conservateurs de musées, « et là c'est du pain béni », insiste à juste titre Robert. Avec sa présidence, Hugo n'apporte pas que des nouvelles compétences, il est aussi riche d'idées pour faire vivre le musée comme un escape game qui est en préparation.
Enfin, l'avenir du lieu est aussi dans la ligne de mire, en effet dès le départ c'était convenu avec la municipalité que son installation rue Zola ne serait que temporaire. Un chantier en cours donnera une nouvelle vie au musée : celui de la réhabilitation de l'ancienne gare des mines en lieu de vie culturel. « On est dans les starting blocks, prêts à recevoir les clefs ».
Pour cela il faudra attendre la fin du chantier prévue pour dans un an, d'ici là les amis du vieux-Fresnes continueront à vous accueillir dans le musée le mardi matin de 10h à midi, et les mercredis et samedis de 14h30 à 17h, ainsi que des visites sur demandes, ou d'autres ouvertures exceptionnelles comme lors des journées du patrimoine.
X.V.
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