L'art est aux petits soins pour les valenciennois

25/03/2022

« Culture et santé sont deux missions de service public, qui de par la synergie de notre territoire trouvent à collaborer ensemble ». Ce constat c'est Romaric Daurier à la direction du Phénix qui le dresse en évoquant les Remèdes de l'âme, l'apport des arts au centre hospitalier de Valenciennes qui existe depuis 2015. Avec deux axes qui vont de la prestation d'artiste ouverts à tous, jusque l'accompagnement aux patients et employés vers la pratique, c'est la jonction du corps et de l'esprit qui pose le socle de cette opération. Un bien-être salutaire, avec l'art en prescription.  

L'actualité a mis dernièrement la santé au centre du flux médiatique, et la culture a subit les règles qui régissaient ce contexte, mais comme le prouve l'opération des Remèdes de l'âme menée près de chez vous, les deux entités ne sont pas mises en opposition, bien au contraire. Voilà maintenant 7 ans, et deux conventions, que le centre hospitalier et le Phénix collaborent dans une optique mettant en exergue la psychosomatique, qui rappelons-le « concerne à la fois le corps et l'esprit » selon la définition que l'on trouve dans le Larousse. En parlant de cette opération, le directeur de la structure écarlate du boulevard Harpignies, Romaric Daurier, cite son homologue en charge du lieu de soin : « Rodolphe Bourret dit que l'hôpital est un lieu de vie qui est dans la cité ». En effet, avec ses deux millions de visiteurs qui passent par son hall chaque année, le lieu de santé est un pivot dans nos existences, « c'est tout un écosystème qui se rencontre », confirme Denis Burgarella à la communication du centre de l'avenue Désandrouin.  


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Le 16 mars, la balle était passée à Marie Fortuit, artiste en résidence sur le territoire, pour une représentation de la Vie en vrai. Le spectacle dédié au répertoire de Anne Sylvestre qui fut joué entre autres chez OSCAAR ou au festival A Travers Chants. Cette fois-ci c'est dans le hall de l'hôpital que les chansons de la poétesse ont résonné, face à un public composé de patients, d'employés, et de simple visiteurs. « L'idée est de rappeler que ce lieu est ouvert à l'extérieur, c'est un véritable rendez-vous culturel ouvert à tous. Pour preuve, la programmation des Remèdes de l'âme figure dans notre brochure au même titre que les autres spectacles de notre saison », insiste Romaric Daurier. Incongrue cette proposition ? Notre confrère de l'Observateur pose la question : « comment vont réagir nos lecteurs ? Sachant que le contexte fait de l'hôpital un lieu scruté, presque verrouillé ». A quoi Denis Burgarella répondit sans détour : « c'est un espace de vie comme les autres, avec effectivement des précautions plus importantes qu'ailleurs. Mais sa vocation n'est-elle pas d'en sortir en meilleure santé qu'en y entrant ? ».  Une manière de rappeler la force de l'artistique sur nos esprits, et donc nos corps.

Ce spectacle marquait donc la reprise des actions ouvertes au public, d'autres sont d'ores et déjà programmés. Ainsi notez la venue de l'Orchestre National de Lille le 19 mai, et Waters par la compagnie On Off le 29 juin, à chaque fois en formule gratuite et libre d'accès. Voici pour la partie visible de l'opération des Remèdes de l'âme, une autre plus intime se déroule en parallèle auprès de ceux qui sont concernés directement par les missions de l'hôpital, c'est à dire patients et personnel. Concrètement, Marie Fortuit poursuit « la vie en vrai », pour reprendre le titre emprunté à Anne Sylvestre, à travers des ateliers qui tendent à rendre la pratique artistique comme une soupape, un exutoire par la création pour que le soin ne soit plus uniquement au centre des préoccupations. « On ne parle pas de résidence mais de présence longue », précise Dorothée Deltombe, directrice des projets pour le Phénix. Elle poursuit : « Marie travaille en ce moment sur le mythe d'Eurydice, un beau parallèle sur la question de savoir comment on peut renaître ». C'est en trois axes qui sont écouter, raconter, et jouer, que se décline le projet « le jour où ». « Un rapport avec le texte pour y chercher de l'inspiration », explique Dorothée. Elle qui accompagne le projet les Remèdes de l'âme depuis sa création, témoigne de ses bienfaits : « pour les professionnels, ils repartent dans un autre état au travail. C'est donc ça une pause, me disent-ils ». Elle raconte aussi la symbiose entre un père et sa fille rentrée en pédiatrie : « ils se sont révélés, et se sont rencontrés autrement, et des anecdotes du même genre j'en ai des dizaines ». Même son de cloche de la part de Denis Burgarella, qui confirme: « le personnel a assimilé la culture comme un élément de leur environnement professionnel ».

Alors que le Phénix était fermé au plus fort des confinements, les Remèdes de l'âme ont pu poursuivre leurs actions en interne. « L'hôpital est même l'endroit où on a été le plus actif pendant cette période» souligne Romaric Daurier, en prenant comme exemple les exercices d'écritures encadrés par Yuval Rozman. « L'auteur de The Jewish Hour a animé des ateliers avec des urgentistes au plus fort de la crise, ce qui leur a permis de verbaliser la pression et la tension ». Initiée en 2015 par une première convention, à laquelle une autre fut signée en 2019, on ne doute pas que cette initiative soit reconduite une troisième fois. Les Remèdes de l'âme témoigne de l'effervescence d'un territoire et ses acteurs, « Valenciennes c'est la synergie des compétences » comme le rappelle Romaric Daurier. Ou quand l'art se met aux petits soins pour nous accompagner dans toutes les étapes de notre vie.

X.V.  


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