Samedi 30 août se tenait à Hergnies la première du Grand Ensemble d'Accordéons Nomades et Transfrontalier. Un événement qui se voulait fédérateur à tous les niveaux, avec comme axe central l'accordéon. Les 80 musiciens qui y ont participé sont venus de toute la France et de Belgique, autour d'un répertoire commun et d'un esprit de cohésion. Face à eux une salle Malraux comble, et des partenaires satisfaits d'avoir collaboré à cette réussite. Un bilan que nous allons vous détailler, et un nouvel objectif qui se pointe : il faut que le G.E.A.N.T. perdure.

L'accordéon, cet instrument désuet qui se joue seul. Autant débuter par un cliché pour pouvoir le démonter. A l'association Culture et Tradition de Hergnies et à l'ASBL L'accordéon moi j'aime de Tournai on connaît toute la portée fédératrice de l'instrument et son éternelle jeunesse qui permet les projets les plus ambitieux. Ainsi quand Benjamin Macke est venu solliciter les deux entités française et belge pour l'accompagner dans son idée de rassembler des dizaines de musiciens, il a su trouver là les compagnons qui mèneront à bien le G.E.A.N.T.  

Mais alors, quelle est la recette d'un projet gigantesque ? Beaucoup d'humain avec ses réseaux en actions, des soutiens par des institutions comme la Fédération Musicale Hainaut en Belgique et en France par la Fédération Régionale des Sociétés Musicales, et même des équipes de bénévoles à qui on n'apprend rien sur l'inclusif. C'est pourquoi le choix du répertoire par Benjamin Macke, avec des airs venus du pays catalan au Canada en passant par le Liban, et des thématiques comme les droits des femmes, l'émancipation, ou les conflits qui sont l'affaire de dirigeants avec les peuples pris en étau, était comme « une lumière au bout d'un tunnel ».  

A 17h alors que le concert allait débuter, les bénévoles s'assuraient des bonnes conditions d'accueil, « il faut remettre des chaises », entendait-on. Une première estimation, plus de 200 spectateurs prêts à voir les 80 musiciens, « tant qu'il y a plus de gens dans la salle que sur scène c'est déjà gagné », disait Thomas Devillers de Culture et Traditions en plaisantant pour laisser retomber la pression. 

Le défi logistique prenait forme, et après des mois à solliciter les intervenants, avec chacun ayant appris sa partie avant de se réunir pour une première répétition le matin même, « c'est une véritable prouesse », admet Benjamin Macke. C'est pourquoi le concert se terminant, on comprenait aisément le soulagement qu'on lisait dans l'émotion exprimée par Marie Sourdeau de l'accordéon moi j'aime.

Cette réussite, ils se la partageaient tous et toutes. Les membres de l'ensemble Tutti venus d'Annecy, Lydie une des joueuses de basse aux pieds, Themistocles qui avec ses 10 ans était le benjamin, Adélaïde à la batterie, et tous ces anonymes ayant fait le déplacement de Marseille ou des Flandres pour se réunir à Hergnies. 

Un tel engouement des musiciens et du public qui rassuré dans son choix de soutien à cette opération Patrick Robitaille, président de la Fédération Régionale des Sociétés Musicales Hauts de France : « on pousse à développer des projets autour de l'accordéon, car il n'y en a pas assez. On voudrait que cette opération devienne pérenne ». Une déclaration qui va dans le sens de Benjamin Macke quand ce dernier lance un appel à d'autres communes pour accueillir le G.E.A.N.T. dans les années à venir.  

A l'heure où nous publions cet article, la seconde partie du Grand Ensemble d'Accordéons Nomades et Transfrontalier va se tenir à Tournai. Le même concert, par les mêmes intervenants, avec le même répertoire, tout ce que l'on peut leur souhaiter c'est le même succès qu'à Hergnies.

X.V.