La palette d'émotions de Yves Degorre

02/03/2022

Il y a un parallèle évident entre la personnalité de Yves Degorre et son œuvre, qui pourrait se résumer en un terme : bonhomie. En effet, les couleurs chaudes de ses acryliques font écho à son caractère jovial, et les clowns récurrents dans son œuvre vous accueillent de façon frontale mais toujours de manière positive. Cet ancien postier a suivi à la lettre son cœur et ses envies, pour bâtir en 50 ans une œuvre titanesque qui s'expose dans le monde entier. A partir du 1er mars c'est la Fabrique des Arts de Denain qui met à l'honneur l'artiste dans une rétrospective de près de 70 toiles intitulée L'Ivresse du rêve.

Dans l'œuvre de Yves Degorre, on y trouve des portraits baignés de lumière, aux couleurs chatoyantes, qui le renverraient à une école Klimt. Il y a aussi cette verticalité dans ses personnages, où les corps longiformes aux airs de Giacometti, servent de supports aux visages éclairés et rieurs. Vous l'aurez compris, ce contemporain de Beaudelot, Krakowiak et Compernolle est un digne représentant de l'art moderne. Animé d'une passion débordante, voilà 50 ans que Yves produit, et qu'il continue encore à ce jour. Ainsi les 70 pièces présentées jusqu'au 30 avril à la Fabrique des Arts de Denain est à la fois représentative de son art, tout en étant une infime partie de sa production.

Quand on lui parle de cette production gigantesque, il s'en amuse et vous renvoie à ses petits classeurs et leurs fiches bristols, témoins de l'histoire de ses toiles. De même à l'évocation des nombreux endroits où son travail fut présenté, des Pays-Bas à la Turquie, de la Chine à l'Italie, tout cela ne lui fait pas tourner la tête. Bien au contraire, pour lui l'essentiel est de peindre, toujours peindre. Aussi loin qu'il se souvienne Yves a toujours aimé tenir un crayon et un pinceau, « je faisais des bricoles », dit-il candidement. « J'étais très classique à mes débuts, et je me suis fait fusiller par les critiques. J'ai su les entendre pour ensuite arriver à une production propre à moi-même ». Il cite ses influences qui furent également ses compagnons de route, de Augustin Mémin à Claude Génisson, jusqu'aux anonymes qui l'ont encouragé dans sa démarche, de ce capitaine lors de son service militaire à son épouse et sa fille avec qui il partageait ses pinceaux. Il fut également élève de Charles Bétrémieux aux Beaux-Arts de Valenciennes, un lieu qui l'honore en ayant inscrit son nom auprès des illustres talents de la région. Degorre côtoie dans le marbre depuis 2008 les patronymes de Antoine Watteau ou Lucien Jonas.

Les travaux de Yves Degorre vous happent avec leurs temps de lecture. Il y a un cadre dans le cadre qui pose la scène, un personnage central vient s'y installer et commande au calme, et oh surprise votre regard découvre un invité dans la composition, un visage malicieux qui vient se jouer de la solennité des formes et des couleurs. Il invente des portraits, des personnages qui constituent son propre univers, et leur donne une prestance et même des prénoms. Dire que Yves est philanthrope est presque un euphémisme. Son monde ne sera jamais assez grand, de façon qu'il l'enrichit à chaque production. On retrouve là une déformation professionnelle de cet ancien postier, le contact humain et les voyages par procuration l'animent. A ce sujet, il pris la décision de quitter le guichet qu'il tenait pour se faire muter au centre de tri de nuit, et cela dans une seule optique : « pour pouvoir consacrer mes journées à la peinture ».

Rémi Fiquet, commissaire de l'exposition, explique la volonté derrière cette rétrospective : « il est un des plus grands représentants de la peinture du denaisis. Originaire et habitant de Wallers-Arenberg, il fait partie du Groupe des Artistes Denaisiens, dans lequel il s'est beaucoup investi. Il est également président des artistes indépendants de la ville de Valenciennes ». Un curriculum vitae qui parle de lui-même et qui justifie si il le fallait le côté incontournable de l'artiste. Quand Rémi a eu l'idée de cette rétrospective à la Fabrique des Arts, Yves Degorre était pour lui un nom respectable de l'art contemporain et une figure locale, « j'y suis allé timidement », mais comme tous ceux qui approchent l'homme il fut rapidement séduit et rassuré par le caractère chaleureux de l'artiste. A tel point que ce dernier s'est laissé guider par Rémi dans la sélection qui couvre la fin des années 80 à nos jours. « Je l'ai laissé choisir les œuvres », explique Yves, « de toute façon, je ne lui ai pas laissé le choix », renchérit malicieusement le commissaire.

La rétrospective Yves Degorre, « L'Ivresse du rêve » est visible jusqu'au 30 avril à la Fabrique des Arts, 30 rue Jean Jaurès à Denain. Le vernissage se tiendra la 18 mars à 18h. A noter que Yves Degorre exposera également lors du salon des Artistes Indépendant du Valenciennois du 4 au 9 mars dans le hall de l'hôtel de ville de Valenciennes.

X.V.


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