La compagnie Authentik traite sans détour des violences conjugales

26/10/2022

Pour sa création intitulée « Ni flute ni soumise », la compagnie Authentik aborde le sujet des violences conjugales, et cela sans détours ni concession. Ce projet fut initié par le Conseil Intercommunal de la Sécurité et de la Prévention de la Délinquance et a reçu de nombreux soutiens dont celui du Boulon. C'est d'ailleurs dans la structure de Vieux-Condé que le spectacle sera présenté pour la première fois ce 25 novembre, déjà à guichet fermé tant les réservations ont afflué. Mais rassurez-vous, la création sera amenée à tourner, notamment à Beuvrages le 1er décembre. D'ici là, Valexplorer vous présente les tenants de ce spectacle, mêlant différents types de danses au service d'un enjeu sociétal.

En septembre dernier, l'association Authentik Crew publiait un texte choc sur les réseaux sociaux, il débutait ainsi : « 113 femmes ont été tuées des suites de violences en 2021 en France. Combien en 2022 ? ». Un triste bilan et une question ouverte, qui tente une réponse par ces termes : « c'est l'histoire de l'une d'entre elles que nous vous présentons à travers des émotions chorégraphiques qui mélangent avec subtilité breakdance et contemporain ». Ainsi était présenté « Ni flûte ni soumise », première création de la compagnie Authentik, qui empreinte son nom à l'association dont elle découle. Les lecteurs de Valexplorer connaissent celle-ci pour sa promotion des danses urbaines, mais l'ensemble qui forme la compagnie va au-delà de ce socle : « on a voulu une véritable troupe, qui mélange les disciplines autant que les sensibilités, en incluant des danseuses avec une formation jazz », explique Hervé Denhaerynck, directeur artistique du projet.



« Ni flute ni soumise » découle d'une demande du CISPD ( Conseil Intercommunal de la Sécurité et de la Prévention de la Délinquance) du Pays de Condé, qui souhaite sensibiliser aux violences subies dans le couple, menant jusqu'à l'homicide. Hervé Denhaerynck parle de la situation actuelle en France en ces termes : « nous tirons la sonnette d'alarme ! Il faut des réponses concrètes et rapides, et pas une logique hors-sol. On veut rester cohérent avec ce que l'on vit ». L'illustration de ses propos donne une création où les chorégraphies évoquent ouvertement des scènes où la violence est exprimée, sans demi-mesure, « et sans trop en dévoiler, rien ne dit que ça finira bien ».  

Pour mener à bien ce projet, la compagnie Authentik a reçu énormément de soutiens à la création, « et même financiers avec la mise à disposition gratuitement de lieux pour répéter », insiste Hervé. Parmi ces partenaires l'Imaginaire de Douchy les Mines, la ville de Vieux-Condé, et le Boulon où se jouera la première ce 25 novembre . Hervé et son équipe sont habitués aux événements hip-hop, où ils se produisent notamment en formule battle de breakdance. Mais il l'admet avec la compagnie ils vont au delà de cette base, en sortant de leur zone de confort pour intégrer des danseuses et leur technique jazz, ainsi qu'un compositeur en la personne du fresnois Umberto Lelli. Désormais, le critère principal retenu est d'être de l'arrondissement, une manière de révéler les talents à l'image des deux chorégraphes Lucie Bourbotte et Al Hassan Iartane. Même constat pour les sept danseuses et danseurs, dont deux d'entre elles se produiront en alternance pour respecter une parité de trois du chaque sexe sur scène lors des représentations.

« On ne voulait pas une écriture trop complexe, pour respecter les étapes qui mènent à la violence. De la rencontre à la naissance des sentiments, jusqu'au premier coup, et ensuite le pardon qui vient avant la récidive » 

« C'est un spectacle vivant, c'est notre parti pris », selon Hervé, « On ne voulait pas une écriture trop complexe, pour respecter les étapes qui mènent à la violence. De la rencontre à la naissance des sentiments, jusqu'au premier coup, et ensuite le pardon qui vient avant la récidive ». Car vous l'aurez compris le nom de la création fait référence au slogan du mouvement féministe, avec le début de l'intitulé remplacé par « flute », car comme le directeur artistique l'explique : « trop souvent la personne violente du couple présente de fausses excuses, c'est du pipeau ». 

Tout une démarche et une mise en scène pensée sans artifice, pour que le message passe sans encombre, « on a été très à l'écoute des professionnels du social, et des membres de la compagnie qui pour certains travaillent dans le scolaire comme CPE ». Une démarche qui trouve déjà un bel engouement, « Ni flute ni soumise » se jouera à guichet fermé au Boulon ce 25 novembre, les deux séances pour scolaires et tout public réuniront déjà plus de 600 spectateurs. La prochaine représentation se fera à Beuvrages sur l'invitation de responsables de la ville le 1er décembre, suivi d'un débat pour donner un éclairage nécessaire sur le sujet. Pour l'avenir la compagnie démarche d'autres lieux pour se produire.

X.V.  


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