HBB : « communiquer avec la musique, le rire, et le verbe », la méthode Claude Chevalier

28/05/2025

Comme chaque année à l'occasion du Hainaut Belles Bretelles, nous vous proposons des portraits d'artistes habitués du festival. Avec ses pratiques du chant, de l'orgue de barbarie, évidemment de l'accordéon, ainsi que ses nombreux projets qui l'ont amené jusque Hergnies, Claude Chevalier cochait toutes les cases pour figurer dans notre tableau d'honneur. L'année dernière elle est venue au festival avec notamment les Citrons Volants, plus tôt dans l'année c'était lors d'un Cabaret qu'elle a accompagné un Hymne à l'amour pour Piaf, et en 2025 c'est en mode déambulation qu'elle viendra à vous après une escale à Peruwelz. Pour bien préparer cette rencontre les 7, 8 et 9 juin prenez le temps avec nous de mieux connaître Claude.

Il y a de ces caractères qui sont nés pour la scène, et Claude Chevalier serait de cette trempe. « Jeune, j'avais déjà une fibre », nous dit-elle partageant une anecdote faite de sucreries et de spectacle improvisé. Ainsi à 9 ans elle a pratiqué son premier instrument, en l'occurrence sa voix, au sein de la chorale de son village, Fressies. 

Pour l'accordéon, il fallut attendre l'adolescence pour que le coup de foudre arrive : « j'avais 15 ans, et j'ai vibré pour lui », raconte Claude en évoquant sa rencontre avec la société de madame Basile. Avec cette dernière, c'est les premiers cours, « elle m'a tout appris, c'est une école magnifique ». Quand Claude nous dit tout, ce n'est pas que la pratique, mais aussi les liens qui se créent entre la musique et ceux qui la pratique, « chez madame Basile, j'ai croisé Rossi, Azzola, Galliano, ... ».

Une base forte du genre musette, que la musicienne défend ardemment : « à 15 ans, c'était dur d'en jouer. Mais je répondait aux gens c'est parce qu'ils ne connaissent pas assez. Aujourd'hui j'en fais toujours, avec une règle : tant que c'est bien fait ». Un apprentissage de jeunes années qui l'ont mené jusque la capitale pour se perfectionner auprès de Frédéric Gérouet, s'en est suivi des stages et masterclass, mais pas une envie d'en faire son métier, c'est l'éducation nationale qui a eu sa préférence, elle était ce genre de professeur qui venait en cours avec un instrument sous le bras. 

Une carrière d'enseignante, d'où elle garde encore aujourd'hui une fibre pédagogique et de partage, mais qui s'arrêta à l'aube de la quarantaine, déçue des directions qu'on lui imposait. De cette épreuve, Claude en a fait une renaissance, et à 42 ans c'est au conservatoire de Douai qu'elle s'est perfectionnée, elle y a notamment appris l'art de l'arrangement : « on m'a donné les bases pour faire des choses propres ».



Nous voilà en 2009, Claude débute un parcours d'intermittente, et elle se donne désormais à travers sept projets : « j'en ai bien beaucoup », s'exclame-t-elle quand on fait les comptes avec elle. Du Cabaret des Lampions qui retrace l'épopée de la première partie du XXème siècle, à Un Hymne à l'amour dédié à La Môme, en passant par Tout in haut de Ch'Terril où elle est fière de sa région, jusque la « guinguette joyeuse et vitaminée » des Citrons Volants, à un spectacle qui mêle la fabrication et la dégustation de gaufres, elle n'en oublie pas sa pratique de l'orgue de barbarie avec Mélodie et la machine à raconter des histoires et ses prestations en solo.

Quand Claude Chevalier repense à tous ses projets, des noms récurrents reviennent comme ceux de la chanteuse Marielle Duroule et du claviériste Fabien Damide : « il me faut des liens amicaux sur scène ». Car elle ne vit pas sa pratique sans partage, et pour ce faire elle sait que jouer ne suffit pas, mais qu'elle endosse également un rôle : « quand on rentre sur scène, on est une autre personne ». 

Que ça soit le costume ou le contexte, c'est toujours habitée d'une bonne humeur qu'elle vient se produire. Au Hainaut Belles Bretelles, vous la retrouverez pendant trois jours sur la place enherbée pour des instants intimes et conviviaux. D'ailleurs en parlant du festival de Hergnies, Claude replonge dans ses souvenirs : « ça fait bien 15 ans que j'y viens, à l'époque avec une formation qui s'appelait le Trio des Soufflés » .

« Mettre de l'ambiance, faire un peu le clown, communiquer avec la musique, le rire, et le verbe », Claude nous partage une partie de sa méthode. Lorsqu'on l'a rencontré, elle se félicitait de retourner à Hergnies du 7 au 9 juin retrouver son public, l'équipe en charge et les bénévoles, ainsi que ses amis musiciens, « j'ai vu qu'il y aura Sonia Rekis », elle nous offre la transition parfaite car cette dernière sera la prochaine accordéoniste à qui nous consacreront un portrait.

X.V.


Vous l'entendez cet air d'accordéon ? C'est le Hainaut Belles Bretelles qui est en approche. Encore deux petites semaines et Hergnies sera pendant trois jours le point de rencontre de tous les amoureux de l'instrument à bretelles. Si comme nous vous aviez déjà noté les dates des 7, 8, et 9 juin à votre agenda, vous êtes fin prêts à rejoindre le...