« Sérigraphies, gravures et bricolages », c'est sous cet intitulé qu'est présenté l'ensemble de travaux qui constituent l'exposition HB, visible jusque la fin du mois de décembre au Musée Vivant de Enfants de Fresnes sur l'Escaut. Selon Christine et Patrice Heems, ces pratiques artistiques seraient « rassurantes », c'est à dire à la portée de chacun. Des travaux qui résonnent entre les deux créatifs, qui partagent cette vision d'un loisir artistique, et où même leurs pratiques se mélangent, se répondent, pour ne devenir qu'une. Tout un univers qui préfigure un des grands événements du début 2025 avec la première biennale internationale de l'estampe consacrée à ces genres.
Au Musée Vivant des Enfants on s'initie aux arts, et pas que les plus petits, également ceux qui veulent apprendre à tout âge. C'est en profitant de cette dynamique de Christine et Patrice Heems ont participé en 2011 à des ateliers ouverts à tous. Patrice avait découvert la technique quelques années plus tôt auprès de Alexis Trousset, référence du genre sérigraphie, « et ça ne m'a plus lâché », admet-il.
Ainsi, lors des ateliers auprès de l'intervenant du MVE Regis Marie, c'est une véritable pratique régulière qui s'est mise en place. Christine évoque des aquarelles et des dessins qu'elle faisait plus jeune, Patrice s'est également essayé aux arts figuratifs, « mais je trouvais que je dessinais mal ». La gravure et la sérigraphie sont arrivés comme des arts salvateurs : « car rassurants, on peut partir d'images, et le carbone est là pour nous aider ».
Ces pratiques ont aussi un avantage indéniable, on ne fait pas ça à la va-vite : « tu ralentis, et ça donne une sûreté. J'aime me coltiner à la matière, la gravure c'est de la résistance », explique Patrice. Surtout, on n'y va pas avec un objectif défini, c'est l'implication qui importe : « c'est le geste qui m'intéresse », selon Christine.
A partir de là, le créatif se met dans un mode quasi-automatique, « partir sans savoir où je vais, une diagonale ici, un rond là, et si j'ai besoin de figuratif on le pique avec le carbone ». Patrice nous parle ainsi de « figuration libre » ou même de « abstraction lyrique ». Christine voit son activité comme un temps libre, sans contraintes, et si ça ne tenait qu'à elle, « je n'aurais jamais fini ». Jusque 80 heures par matrice, « avec des bouts de lino usés ou des tissus en pagaille », voilà à quoi ressemble l'environnement inspirant du couple.
Un mode de création en solitaire, mais qui sait ouvrir les portes à tout un monde d'autres passionnés. « On a découvert un groupe Facebook Parlons Gravure, et on a fait des rencontres, des amitiés, et on s'est mis à collectionner ».
C'est qu'il y a tant à dire sur les techniques, ses conseils et matériaux, Patrice et Christine sont rentrés dans un univers, et de par leur réseau artistique fresnois, ils ont décidé de lui rendre la pareille. Ainsi en activant ce réseau, c'est pas moins de 150 graveurs venus du Canada, de Tunisie, d'Espagne, d'Allemagne, du Mexique et bien d'autres pays qui donneront l'intitulé international à l'événement.
Parmi les invités, des noms reconnus dans le milieu tel Alexis Trousset cité plus haut, ou Vincent Moreau et Camille Dufour. Cette biennale se tiendra du 28 février au 28 mars au QuARTier, nous reviendrons plus en détails sur cet événement dans une future publication.
Avant la biennale, Christine et Patrice vous présenteront leurs travaux à l'occasion de l'exposition HB au Musée Vivant des Enfants dès le 13 décembre. En préparant l'événement, le duo d'artistes est devenu trio, en bénéficiant des conseils de Régis Marie sur la scénographie. Avec sa vision de l'espace, des œuvres à y exposer, et des contraintes de l'endroit, l'intervenant du MVE compose avec les atouts et limites qui sont à sa disposition pour que l'installation soit pratique et surtout plastique. « Si ça avait été juste accroché, ça aurait été des images et des murs, là par exemple il a repris tout un ensemble dédié à la ville de Fresnes et il les a assemblé pour en faire une nouvelle œuvre ».
Une des expressions des travaux de sérigraphies et gravures qui se vivent collectivement, parmi les exemples de cet angle commun on retiendra les squelettes réalisés par Christine qui ont inspiré des compositions de Laurent Mascart, ou ce crane que vous pourrez voir dans l'exposition, un travail de Patrice imprimé sur tissu et ensuite brodé par Christine. Toute une dynamique commune rassemblée pour la première fois dans un ensemble présenté jusque fin décembre au MVE.
X.V.
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