Eric Bourse expose sur et dans les murs de Saint Amand

29/10/2021

A Saint Amand les eaux, les idées coulent de source. En effet, lorsque l'artiste amandinois Eric Bourse présenta son portrait de Louise de Bettignies à la ville, l'envie de le reproduire sur la maison natale de la résistante est apparue comme une révélation. Cette mise à l'honneur de deux enfants du pays ne se limita pas à la fresque inaugurée ce 15 octobre, Eric Bourse se retrouve lui exposé dans les murs de la tour abbatiale pour une rétrospective en 50 toiles à voir jusque janvier 2022.

Photo: Nicolas Foissel
Photo: Nicolas Foissel

« Un arbre ne peut repartir que de ses racines ». Eric Bourse garde en tête ce conseil prononcé par Alain Bocquet, maire de Saint Amand les eaux. Car même si l'artiste peintre a quitté sa ville natale il y a maintenant 30 ans, il est toujours heureux comme Ulysse de pouvoir y revenir régulièrement. Ce fut lors d'une de ses visites qu'on lui suggéra de réaliser un portrait de Louise de Bettignies, un défi qui l'habita pendant plus de deux ans : « elle m'a accompagné pendant toute cette période, ce fut une inspiration phénoménale ». Du mémorial dédié à la résistante à Lille, jusque son caveau du cimetière de St Amand, Eric a entrepris de partir sur les traces de la figure historique, avec une prérogative : saisir au plus près son physique.

Décédée en 1918, les rares photos qui existent de Louise de Bettignies sont naturellement en noir et blanc, et ce fut là le principal défi de Eric : « de quelle couleur étaient ses yeux ? Même question pour ses cheveux ». Et un jour après des recherches haletantes, l'artiste tombe sur ce témoignage écrit qui allait l'inspirer : « c'est un écrit d'une de ses amis d'enfance, où on pouvait lire : le bleu de ses yeux », le peintre avait ainsi de quoi toucher au plus près la réalité.

Deux ans de travail, et voilà Eric de retour avec la toile à St Amand les eaux : « et tout de suite les réactions étaient unanimes, tout le monde est tombé amoureux d'elle ». Monsieur Bocquet, pas avare d'idées, a voulu aller au delà de cette toile. « C'est lui qui a suggéré qu'elle soit reproduite sur le pignon de la maison natale de Louise de Bettignies », se souvient Eric. Un défi de taille, dans tous les sens du terme, que l'artiste a accepté bien qu'étranger à ce format. Il confie que la suite est une succession de chances : « dernier vernissage avant le confinement je rencontre Mory, lyonnais qui maîtrise le principe de la fresque, étant lui-même diplômé de cette discipline qui fleurit dans sa ville ».

« Ce fut une très belle expérience à deux sur cet échafaudage », commente Eric. Il évoque ses souvenirs, les passants qui observaient le travail en cours, les coups de klaxon, ou ce monsieur âgé qui venait muni de son tabouret contempler le chantier toutes les après-midi. « Énormément d'émotions, jusqu'au jour de l'inauguration avec les descendants de la famille de Bettignies qui étaient présent ». Eric se dit heureux de pouvoir contribuer à ce processus de travail de mémoire, et il conclut : « laisser une telle trace dans ma ville natale, c'est énorme, c'est fabuleux ».

Photo: Nicolas Foissel
Photo: Nicolas Foissel

D'un hommage à une enfant du pays par un autre, la ville a voulu prolonger cette thématique en proposant une rétrospective Eric Bourse au musée de la tour abbatiale. « Avec comme titre Retour aux sources, encore une idée de Alain Bocquet », commente avec malice le peintre. En 50 toiles c'est tout l'univers de l'artiste qui se dévoile sous vos yeux, quarante ans de peintures des reliefs alpins aux bouleaux de la mare à goriaux. Une expérience picturale qui a débutée en 1981 et donc Eric nous raconte les prémices : « tout vient de ma compagne de l'époque, étudiante aux beaux-arts. Grâce à elle j'avais tout à portée de main, toiles et peinture. Un jour je m'y suis mis, et je n'ai jamais arrêté ».

Comme bon nombre d'artistes avec une telle longévité, les œuvres de Eric Bouse nous parlent de sa vie écoulée depuis 40 ans, des joies et des peines, comme cette toile d'un Phénix où l'artiste a incorporé des cendres d'objets brûlés, vestiges de son divorce. Les peintures de l'artiste ont cette particularité d'être figuratives avec une touche d'abstrait. Il y a toujours une couleur prédominante qui donne le ton, chez Eric Bourse les oies grises volent à ailes déployées, et les femmes boivent du vin en robe de soirée rouge. Cette exposition unique regroupe des pièces qui étaient éparpillées jusqu'ici sur tout le globe, de la Chine au Royaume-Uni. A voir jusqu'au 9 janvier 2022, Eric Bourse sera lui de retour à Saint Amand le dimanche 12 décembre pour une séance de dédicace.


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