Détresse et colère dans « Je suis Django » par la compagnie ATVE

23/10/2024

Pour sa nouvelle pièce, la compagnie ATVE nous invite à explorer la « radiographie d'une colère et l'exploration de la résistance d'une libraire seule face à la meute ». Une définition qui ne fait que survoler « Je m'appelle Django », un récit fait d'extrêmes et dénonçant les points de vues acerbes, reflet d'un monde qui manque de modération. Cet angle a inspiré David Deneufgermain, à l'écriture et la mise en scène, l'auteur a échangé avec Valexplorer avant les représentations qui se tiendront du 24 au 29 octobre à la salle Pierre Richard de Valenciennes.

Je suis Django serait « librement inspiré d'une histoire vraie » selon sa présentation. Une affirmation qui se décline sur plusieurs axes, car d'un côté il y a un fait auquel David Deneufgermain a assisté, et de l'autre une photographie de notre société et ses extrêmes. 

Tout part d'un fait funeste : fin 2019, Anas Kournif, étudiant de 22 ans, s'immolait par le feu devant le Crous de Lyon. « Un fait qui témoigne de la précarité des étudiants ». De ce geste désespéré s'en est suivi des mouvements de contestation partout en France, « jusque Lille un jour où François Hollande venait en conférence », se souvient l'auteur. Cette visite fut marquée par des échauffements, et une libraire qui pourtant soutenait le mouvement a été prise à partie et son stand de livres fut détruit par le feu. De ce contexte mêlant colère, besoin d'exprimer la précarité étudiante, et les modes d'expression extrêmes faisant des victimes collatérales, David y a vu un terreau pour parler de ces sujets dans sa nouvelle création.



« Le théâtre a une puissance d'expression à nulle autre pareille »

Pour cette pièce Anas devient Django, la libraire se prénomme Dounia, et d'autres personnes réelles ont inspirés les rôles tenus par les 11 acteurs et actrices. Tous seront pris dans un maelstrom de cris étouffés et d'opinions mal véhiculées. Une « grande tension entre l'action individuelle et l'écrasement du collectif » qui interroge sur le manque de pondération des causes défendues. Selon David Deneufgermain un des maux de notre époque serait la nécessité imposée de se définir par un camp, ne laissant plus de place au dialogue et à la modération.

« Le théâtre a une puissance d'expression à nulle autre pareille » affirme le metteur en scène. Selon lui les planches permettent un échange direct des émotions, digne de sa définition d'art vivant. « On s'attend à des dialogues avec les lycéens et les étudiants à la fin des représentations ». 

De par son métier de psychiatre, David connaît la détresse qui anime une partie de la jeunesse, « on en voit qui meurent dans la rue », un cri d'alarme pour réalité occultée. « Je suis Django serait comme Je suis Charlie, une appropriation d'un nom pour une cause », il y a cette envie de réveiller les consciences dans cette création, en remettant les sujets épineux au centre du débat sociétal.

Je suis Django est joué à la salle Pierre Richard de Valenciennes du 24 au 29 octobre tous les jours à 20h ,sauf le dimanche à 17h. Durée 1h40 plus débats, infos et réservations au 06 29 22 87 58.

X.V.


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