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Benjamin Bulens nous parle de graff, paysages, et blasons
Avec Valentian'Art, l'association Si t'es Show invite ses artistes associés à s'exposer dans le hall de l'hôtel de ville de Valenciennes. Du 22 au 27 septembre vous y découvrirez les travaux de Thomas Valentin et Benjamin Bulens, avec une thématique qui comprend des œuvres street'art, des photographies de fresques, ainsi qu'une série consacrée aux blasons et armoiries. Une exposition rare qui allie histoire des symboles, styles contemporains, et diverses compositions comme des paysages. Ce dernier format est même un des sujets préféré de Benjamin Bulens, à qui nous consacrons un portrait à l'occasion de ce rendez-vous.
Voilà plus de 20 ans que Benjamin Bulens peint, il manie autant le pinceau que la bombe, et oscille entre street'art et figuratif. Selon lui, « artiste » serait un grand mot, lui qui se destinait à être paysagiste et qui désormais habille murs et villes de ses formes et couleurs. De nos jours, il est selon Henry Tétar de Si t'es show « un des éléments essentiels » de l'association, où il anime des ateliers et encadre des projets participatifs.
Les débuts de Benjamin sont l'expression d'une attirance pour l'art graphique : « j'ai toujours aimé dessiner », et à la fin des années 90 le mouvement street art se présentait comme une promesse de création libre, « j'y voyais des grands formats, ce qui m'a attiré tout de suite ». Après s'être essayé seul à poser ses compositions, il fit une rencontre décisive avec le regretté Patrice Loones, à la réputation solide dans le monde du street art et dont les travaux lui survivent encore dans de nombreuses rues près de chez vous. « C'est à ses côtés que j'ai énormément appris ».
« le graff c'est simplement une forme d'écriture ».
Quand on parle de street art avec ceux qui le pratiquent depuis aussi longtemps que Benjamin, il est difficile d'évoquer leur début où ils peignaient souvent sans autorisation. « C'est ce côté interdit et anonyme qui rendait aussi ça intéressant » dit l'artiste sans rentrer dans les détails. Cela dit, Benjamin constate une évolution des mentalités, et aussi des moyens donnés pour que les artistes soient acceptés : « les institutions ont changé de regard. Quand je présente un projet j'explique que les arts urbains sont justement en harmonie avec la ville ».
Ces mentalités qui changent, il l'a aussi observé chez ses proches : « maintenant que c'est mon métier, mon père est fier ». Il insiste également sur les valeurs portées par son art : « le milieu du street art c'est chacun représente d'où il vient, mais entre nous il y a de la solidarité. C'est ce que l'on fait avec l'association : chaque fresque est participative, c'est à dire avec les habitants ».
En prévision de l'exposition qui se tiendra du 22 au 27 septembre à Valenciennes, nous visitons l'atelier de Benjamin : « il est rempli, je suis obligé de me mettre des limites », dit-il en écartant des toiles. Sur celles-ci on y voit des personnages et logos de culture populaires, mais aussi des animaux et des panoramas. « J'ai une formation de paysagiste, et dans mes compositions on trouve beaucoup de vert, il n'y a pas de hasard ».
Certaines toiles seront exposées dans le hall de la mairie, une mise en lumière comme une reconnaissance, surtout que l'ensemble présenté mettra en avant différentes facettes de son travail ainsi que celui de Thomas Valentin. Cette exposition présentera également des blasons, une évidence selon Benjamin : « les armoiries c'est un peu comme les noms tagués sur les murs, c'est leur blaze ». Blason et blaze, à l'entendre ces termes ensemble on y voit clairement le lien, d'ailleurs Benjamin soutient son propos avec une autre étymologie : « le graff c'est simplement une forme d'écriture ».
Valentian'Art
22 au 27 septembre
Vernissage le 21 septembre à 17h30
Hôtel de ville de Valenciennes
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