Horizontal et vertical. Ce ne sont pas que les axes vers lesquels tendent les acrobaties du collectif XY, c'est aussi les directions qui symbolisent les actions menées en partenariat avec le Phénix et la Société Immobilière du Grand Hainaut. En effet dans cet ensemble de volonté et de ressources, on y retrouve impliqués les habitants du quartier de la Pépinière à St Saulve, et en particulier les familles des élèves de l'école primaire du Roleur. Ainsi c'est d'un bloc qu'artistes, enfants et leurs parents donnent corps au projet nomade « Nos bords du monde » qui élève chacun.
Aussi vrai que l'église est au centre du village, l'école redevient ce point de rencontre d'un quartier. Et faute de clocher, ce sont les acrobaties du collectif XY qui montent au ciel comme un point de repère et de ralliement. Toute une symbolique qui incarne la résidence de la compagnie au quartier du Roleur de St Saulve, une initiative de la SIGH soutenue par le Phénix.
« Un projet qui permet de renforcer le lien des familles avec l'école », selon la directrice Céline Rosseuw, « une manière d'évoluer ensemble avec des co-constructions » nous dit Dorothée Deltombe du Phénix, ou « se porter, s'élever, une association de mots, comme s'appuyer sur les autres » d'après la symbolique de Julien Amiot de XY. Autant de définitions pour une vision partagée du projet nomade « Nos bords du monde ».
En somme, les membres de XY ont pensé leur résidence dans l'école du Roleur autour de trois pratiques. L'acrobatie, la photographie, et l'écriture. Le point commun de ces axes serait la convergence des personnes. Du contact humain dans les classes, la cour et même à l'entrée de l'établissement avec les familles, aux mots choisis et écrits avec les scolaires, jusqu 'aux photographies qui témoignent de grands ensembles et de scènes intimes au domicile des st saulviens, « nos bords du monde » repousse les limites du lien social.
Sur le site officiel du Phénix, il est dit que cet ensemble composé des artistes, des élèves et leurs parents, ainsi que du corps enseignant serait un « collectif XY augmenté ». Une définition approuvée la directrice Céline Rosseuw: « on a fait partie de leur univers, et eux se sont intégrés à l'école ».
Une « pédagogie partagée » aux multiples avantages, Céline nous parle d'un lien renoué avec les parents d'élèves, et aussi de conséquences plus concrètes : « j'ai cette élève qui manquait de confiance en elle, depuis le début de la résidence elle a relevé la tête ». Ainsi pour l'enseignante, le fait de recevoir dès septembre est très judicieux, c'est une base sur laquelle toute l'année scolaire pourra se construire.
Suite au passage à St Saulve du collectif XY, quelle définition restera du verbe élever ? Celle qui parle d'éducation, ou alors de la notion d'aller vers le haut ? C'est un peu la même dans le fond. La restitution du 26 septembre composée de gestes, vidéos, photos et mots marque la fin de la résidence. Mais ses répercutions se sentent déjà au delà, comme l'explique la directrice de projets au Phénix Dorothée Deltombe : « il y aura eu un effet révélateur, c'est une autre approche au vivre ensemble ».
X.V.
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