« Être poète ce n'est pas un travail mais un état » selon Muriel Verstichel

16/02/2024

Muriel Verstichel est ce genre de personne qui vit ses passions en les partageant. Véritable touche-à-tout, elle est connue pour être tour-à-tour plasticienne, engagée dans le monde associatif, et également femme de lettres. C'est sur ce dernier aspect de sa personnalité que nous allons nous arrêter à l'occasion de l'article que nous lui consacrons. Un échange que nous avons initié alors que l'auteure est la marraine du salon du livre de Aulnoy-lez-Valenciennes, avec évidemment énormément de mots riches de leur sens.

Il y a des existences comme un roman, d'autres rythmées de césures et de rimes, le parcours de Muriel Verstichel ferait la somme des pratiques de l'écriture. Elle a grandi dans un environnement où son père était amateur de récits d'aventure et policiers, de son côté ses premiers livres sont arrivés comme beaucoup par le biais de l'école, et rapidement une vérité est apparue : « quand on lit, on est porté à écrire, c'est intrinsèque ». 

Mais avant d'aller poser les mots sur le papier, Muriel a compris qu'il fallait une maîtrise du langage. Elle était fascinée des dialectes qui pouvaient exister, elle évoque ses souvenirs du travail de chantier de son grand-père qui côtoyait dans sa tour de Babel des collègues aux accents italiens, portugais, belges ou arabes. « On parle tous la même langue », dit-elle convaincue. Un défi s'est imposé à elle, celui de maîtriser celle de ses parents, « à 25 ans j'ai entrepris d'apprendre le dictionnaire ». De définition en étymologie, la sémantique, règles et exceptions ont construit son identité, de là Muriel pouvait prendre la route, « où j'ai rencontré Rimbaud et Duras ».



"Quand on lit, on est porté à écrire, c'est intrinsèque"

De l'auteure de l'Amant, elle retient une citation : « on ne peut pas écrire sans la force du corps ». Car Muriel mûrie sa poésie avec un soin apporté à sa musicalité, dans l'attente qu'elle soit récitée, et pour elle tout est une question de temps, de savoir le prendre et en donner. Une temporalité où il n'est jamais trop tard, ce n'est pas celle qui devint bachelière à 40 ans et qui entama des études de théologie à 50 qui dira le contraire. 

Des étapes de sa vie, comme des pages que l'on tourne, où chaque rencontre et minute qui passe amène son lot d'enseignement, elle cite par exemple ce professeur dont elle n'a pas oublié le conseil : « qui possède le verbe, possède le pouvoir ». Muriel Verstichel entretient ainsi un rapport intime entre l'écriture et la transmission, et les ateliers qu'elle a mené en amont du salon du livre de Aulnoy-lez-Valenciennes, tout comme son engagement avec son association le Cahier allant vers, sont des expressions de cette volonté. Et pour donner l'exemple, elle nourrit son propos d'un credo : « on n'a jamais fini d'apprendre ».

Muriel Verstichel fut lauréate du premier prix du salon de Aulnoy-lez-Valenciennes en 2022 pour Heurs de la neige, une nouvelle reconnaissance qui complète son palmarès débuté en 2004 lorsqu'elle reçu le prix de la ville du Touquet, « c'est là que je me suis sentie réellement poète ». 

Voilà plus de 40 ans qu'elle écrit, et c'est autant d'ouvrages que d'années qui forment sa bibliographie. Des ouvrages comme des traces qu'elle laisse, et pourtant elle entretient un rapport assez ambigu avec les livres, « ils sont aussi fait pour être laissé sur un banc, c'est vivant et bien plus qu'un objet ». Pour Muriel lire c'est déjà penser à l'écriture, « j'ai toujours un crayon avec lequel je souligne et j'annote », et notre capacité à transmettre par la langue inscrite la rassure sur notre mortalité : « un jour quelqu'un dira il y avait là des arbres ou de la dentelle, et quelqu'un a pris la peine d'écrire sur eux ».

« Être poète ce n'est pas un travail mais un état », c'est l'une des nombreuses maximes que produit Muriel Verstichel. Elle est aussi riche à l'écriture qu'à l'oral, ses amis disent qu'elle est prolixe, c'est qu'elle ne sait retenir son souffle tout comme sa plume, « il faut trouver sa voix et sa voie » défend-t-elle. Pour vous en convaincre retrouvez la lors de rencontres comme à l'occasion du salon du livre de Aulnoy-lez-Valenciennes en sa qualité de marraine de l'événement.

X.V.



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