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« C'est notre mini Avignon », dit Romaric Daurier à propos du Cabaret de Curiosités
Un « goût pour l'hétéroclite et l'inédit », c'est ainsi que le Phénix et ses partenaires définissent la marque de fabrique du Cabaret de Curiosités. L'événement qui provoque la rencontre entre créatifs contemporains, publics, et professionnels revient pour sa douzième édition du 12 au 15 mars, avec un souci de « Réparations ». L'onde de choc crise sanitaire et ses conséquences sur le monde de la culture se font encore sentir, rien ne sera plus comme avant, et l'envie de renouer occupe les esprits. C'est donc avec une véritable envie de résilience que l'équipe du festival a pensé son affiche 2024, tout en ne cachant pas sa fierté du travail accompli à ce jour.
Du valenciennois jusque Auloye-Aymeries et Maubeuge, le réseau du Phénix est prêt à lancer sa nouvelle édition du Cabaret de Curiosités du 12 au 15 mars. Quatre jours dédiés à la création qui est prête à prendre son envol, avec l'événement comme rampe de lancement. « C'est notre mini Avignon », une comparaison avec la référence du genre pleinement assumée par Romaric Daurier, directeur du Phénix. En faisant le parallèle avec le festival du Vaucluse, c'est surtout l'aspect de défense et de promotion des nouvelles œuvres et tendances qui est mis en avant.
Si la comparaison tient, c'est qu'à l'instar d'Avignon, le Cabaret de Curiosités s'est imposé comme un événement qui permet aux créations d'avoir une visibilité, qui les emmènera vers d'autres scènes et d'autres publics. En 11 ans, nombreux ont bénéficié de cet élan, on citera entre autres Guy Cassiers et Jonathan Littell avec les Bienveillantes, Yuval Rozman et son Jewish Hour, ou en 2023 Ombre (Eurydice Parle) de Marie Fortuit. Des premières en France, ou des soutiens, c'est au Cabaret de Curiosités que ça s'est passé.
" On a voulu sanctuariser le soutien, prendre des risques c'est même vital "
Depuis 2013, tout n'a pas été simple pour le Phénix et ses partenaires, encore aujourd'hui les frais liés à l'augmentation des sources d'énergie pèsent dans la balance. En dépit du fait que l'argent reste le nerf de la guerre, il ne saurait occulter le véritable moteur qui est la motivation, et sur ce point les effets du CdC récompensent cet effort. « Il faut tenir, on en est convaincu », dit Romaric Daurier tel un leitmotiv.
Concrètement, pour rester accroché des axes restent immuables, parmi ceux-ci le soutien à la création. Pour cette édition 2023, cette vision sera incarnée par le dialogues de femmes dans Noue, ou par Barbie sur le récif qui nous parlera des canons de beauté et leurs poncifs. Un soutien à la création qui doit être pensé avec ses mécanismes comme l'explique Pascal Pesez, représentant du partenaire l'H du Siège : « c'est une prise de risques, mais avec un accompagnement dans la durée ». Un propos soutenu et développé par le directeur du Phénix : « on a voulu sanctuariser le soutien, prendre des risques c'est même vital ».
« Les Hauts de France est la région la plus identifiée en terme de création », affirme-t-on au Phénix. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder les structures du territoire qui accompagnent la diffusion des spectacles lors du Cabaret de Curiosités. Sur cette liste figurent le Manège et l'Atelier Renaissance de Maubeuge, le théâtre Léo Ferré de Aulnoye-Aymeries, l'agence nationale de la recherche, et plus près de nous un réseau incarné par l'espace Pasolini, l'H du Siège, l'Université Polytechnique des Hauts de France, le Boulon, l'Imaginaire, jusqu'au centre hospitalier de Valenciennes. Une « assise territoriale », dotée d'une « intelligence collective », au service d'une promotion des arts et de son rayonnement.
Les artistes et compagnies repérées et invitées lors du festival bénéficient de ce réseau, et évidemment nos créatifs locaux sont en première ligne. De Benoît Duvette qui ouvrira le CdC avec Mes Peaux, à Esteban Fernandez que l'on retrouve sur deux collaborations, à Harmonia Sacra et Art Zoyd Studio, le savoir-faire local est ainsi exploité. Un piège à éviter cela dit, celui d'une « dimension locale qui ne doit pas être consanguine », selon Nathalie Le Corre de l'espace Pasolini. Pour s'en prévenir, il faut que le festival arrive à tenir ses objectifs, et que nos talents se fassent remarquer positivement par les programmateurs venus du monde entier.
Lors de la crise sanitaire de 2020, le monde de la culture a été un des secteurs les plus impacté, un lien s'est rompu. 2023 a montré que la tendance s'était inversée, et que le public revenait vers l'offre qui lui était faite. Ainsi en 2024, l'intitulé Réparations avec sa marque du pluriel, illustre cette dynamique. « réparer ce qui a été cassé, comment reconstruire ce qui avait été détruit ».
Une note d'espoir qui réunira 15 spectacles, les partenaires, des moments de dialogues, avec des formules parcours, et même des afters en musique. Le Cabaret de Curiosités telle une boite à outils à destination de la création et de la société, avec de belles fondations toujours prêtes à soutenir ce qui est construit.
X.V.
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