Comment bien aborder un terril ? Ce patrimoine issu de l'industrie minière serait-il un lieu sacralisé, ou alors un terrain de jeu comme une scène à ciel ouvert ? Autant de pistes que de versants, c'est par cet angle que le collectif La Cahute a imaginé Soulever des Montagnes. Un spectacle qui fait écho à la fois au passé,...
Une exposition à bras le corps par Isabelle Wenzel au CRP
Avec Corps épreuve, ce n'est pas que la photographe allemande Isabelle Wenzel que le CRP met à l'honneur jusqu'au 5 octobre. C'est aussi la danseuse, et la témoin d'une Rhénanie-du-Nord-Westphalie portant les traces de son histoire industrielle, ou même la performeuse. A travers une collection de clichés rassemblés pour la première fois en France, la structure de Douchy les mines présente une démarche où les extrêmes inspirent une artiste, sans jamais tendre vers un bord ou l'autre, tout en gardant un équilibre fragile, le temps de le saisir.

Depuis 2021 et la nomination de Audrey Hoareau à la direction du Centre de la Photographie de Douchy les mines, un fil rouge est apparu. La diplômée de l'Université de Besançon en métiers de l'exposition et de l'Université de Lyon III en communication travaille sur plusieurs axes à travers les artistes mis à l'honneur.
Des récurrences telles l'ouverture sur le monde, un intérêt pour les sujets contemporains, une volonté d'aller chercher le populaire là où il brille, et enfin rassembler tout cela dans un écho au local du denaisis et son passé industriel. C'est ainsi que Corps épreuve qui rassemble les travaux de Isabelle Wenzel coche toutes les cases de ce cahier des charges.
Ainsi partons à Douchy les mines, ou plutôt par procuration à Wuppertal, ville qui évoque à la fois le Tanztheater avec sa pratique de la danse et le Museum Industriekultur pour lequel il n'est pas besoin de maîtriser la langue de Goethe pour comprendre qu'il est dédié aux industries qui ont façonné la région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Au carrefour de ce patrimoine on retrouve Isabelle Wenzel, danseuse et photographe, qui du mouvement fige le tout sans dénaturer l'une ou l'autre discipline.
« Je crois en une autre façon de penser qui ne vient pas seulement du cerveau », une citation de l'artiste que l'on peut lire sur les murs du CRP et qui illustre la démarche de l'exposition. Tel un numéro d'équilibriste, la scénographie présente un ensemble qui compile 15 ans de travaux de Isabelle Wenzel, allant de prises en vues en extérieurs à des clichés de studio, « que des tirages sur vinyle, et pas encadrés », Audrey Hoareau insiste sur l'aspect brut des œuvres collées à même les murs.
« Mon propre corps comme une forme », dit l'artiste en évoquant la rencontre entre la sculpture et la performance. Elle explique cette suite de gestes, de pas, où elle se met en scène sous l'œil mécanique d'un drone, « un dialogue entre la machine et moi-même », dans un décor dépouillé vestige d'un passé industriel. Une individue seule sur des pentes grises créées par l'homme, si ça vous évoque les terrils du Nord ce n'est pas un hasard, ce parallèle est même une des raisons pour lesquelles l'artiste a été invitée à Douchy les mines. « C'est la même histoire» ajoute l'artiste, « ce qui est laissé derrière, le paysage et les gens, et qu'est-ce que ça dit de notre société ». Elle nous parle d'un traumatisme de la terre, et comment des décennies plus tard on pourrait s'en remettre, « et c'est là que son corps devient un filtre », commente Audrey Hoareau.
D'ailleurs ce corps, ce « working body » comme elle le dit en anglais, serait une carapace où la personne tenterait d'échapper à sa condition de travailleur. Dans une société où le métier que l'on exerce effacerait l'individu, Isabelle Wenzel pose la question : « c'est quoi une vie normale? ». Des êtres noyés entre les professions et leurs normes et la nécessité des artistes à s'exprimer, des différences exacerbées entre petites communes et grandes villes, de l'isolement à la masse, l'artiste observe toute une série d'extrêmes qui souvent s'opposent, « et je suis qui pour apporter une réponse ? Mon rôle est de donner des pistes, rien de plus ».
Ces extrêmes chamboulent Isabelle Wenzel qui comme beaucoup est abasourdie par notre époque. Le cliqué qui ouvre physiquement l'exposition dès son entrée nous montre une performance où son corps est à l'envers comme martelé sur le sol, « une idée qui m'est venue suite aux élections en Allemagne et la montée de l'extrême droite ». Quand on lui fait remarquer qu'en français on a une expression pour illustrer l'absurdité qui est « on marche sur la tête », elle est amusée par cet hasard linguistique.
Le CRP étant ouvert tout l'été, Corps épreuve est visible du mardi au vendredi de 13h à 17h et le week-end de 14h à 18h en entrée libre. Enfin, comme il est dit précédemment le parallèle de l'histoire industrielle du Nord et de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie est tellement évident que Isabelle Wenzel est missionnée par la structure de Douchy les mines pour réaliser des travaux près de chez vous. Une histoire qui n'est pas encore finie et pour laquelle elle va s'investir à bras le corps.
X.V.
Qu'est-ce qui est zébré, rose et en perfecto ? L'esprit de la saison 2025/26 du théâtre d'Anzin évidemment ! Annoncée comme « décalée, pétillante et vibrante », cette nouvelle saison est enfin dévoilée entièrement avec la publication du programme officiel. Valexplorer avait suivi avec vous les annonces faites au compte-gouttes depuis des...
Binbin a 200 ans, et il est toujours prêt à faire la fête et danser. Pour l'accompagner, il aura à ses côtés le dimanche 31 août à l'occasion des Folies de plus d'une quinzaine de sociétés, compagnies et groupes. Parmi ceux-ci on retrouvera le Hit-Band qui fermera le cortège avec le géant. L'ensemble composé de cuivres et de percussions...