Et si Sganarelle était réparateur de vélo, et qui se retrouvait malgré lui médecin ? C'est cette vision que les Souffleurs d'Arts portera sur scène à l'Imaginaire de Douchy les mines ce 8 mars. La compagnie s'est spécialisée depuis des années dans des versions modernes de l'œuvre de Molière, pour les rendre accessibles à tout public. Une volonté qui porte ses fruits, comme le souligne la metteure en scène Corinne Aghte, qui nous a accordé un entretien pour évoquer cette actualité.
Quel serait le rapport entre Bertrand Tavernier et Molière ? Sans le réalisateur nous n'aurez sûrement pas l'occasion de voir les adaptations des pièces du dramaturge. Cette passerelle, c'est la metteure en scène Corinne Aghte qui nous l'explique : « j'ai joué dans Ça commence demain lors de son tournage à Anzin. Il y avait un groupe de mamans qui s'est constitué à l'époque, et elles voulaient continuer à être actrices. Tavernier nous a donné envie de voler de nos propres ailes ». De cette envie, s'est ajouté une passion que Corinne avait, celle pour les pièces de Molière. Une dynamique qui allait trouver son expression avec Don Juan, première pièce adaptée à la sauce Souffleurs d'Arts en 2012.
La compagnie se démarque sur plusieurs points, son côté famille mais aussi sa volonté de dépoussiérer ce patrimoine. « On prend le texte, en enlève certaines parties, et on ajoute des chorégraphies, du chant, et de la musique ». Pour le Médecin malgré lui c'est même de la magie qui est intégrée sur scène. Mais alors, parle-t-on d'adaptation ou de création ? C'est le deuxième terme que Corinne préfère : « car beaucoup de choses sont créés à partir de l'œuvre originelle ». Une méthode qui arrive à trouver son public, lui qui pourrait être réticent à voir des classiques : « généralement ça marche, c'est ce que me disent les enseignants lors de représentations pour les scolaires. Le texte n'est plus une barrière ». Des témoignages qui confortent la compagnie dans leurs choix de mise en scène, ou comme le dit de personnage de Jacqueline : « contentement passe richesse ».
Les spectateurs des créations des Souffleurs d'Arts témoignent d'une dynamique propre à la troupe : « on est proche et ça se sent ». En effet, la compagnie s'est formée autour de la famille de Corinne, avec époux, enfants et leurs conjoints, sans oublier des amis. C'est ce qui rend également leur théâtre illustre, avec une envie de s'amuser : « il le faut ! On est des amateurs qui font ça par amour ». Pour le Médecin malgré lui, c'est un univers « fait de bric et de broc » qui est rendu sur les planches, « un régal à mettre en scène », Corine témoigne d'un véritable enthousiasme. Elle se dit portée par des thèmes qui n'ont pas pris une ride, d'une nature humaine qui n'aurait pas tant changé depuis l'époque de la cour de Louis XIV. « Molière voulait critiquer mais surtout en rire, alors rions avec lui ».
Molière n'a donc pas pris une ride avec les Souffleurs d'Arts. Pour vous en convaincre ne manquez pas la représentation du Médecin malgré lui ce 8 mars à l'Imaginaire. La compagnie a aussi développé des créations propre à elle, d'ailleurs un nouveau projet « secret » devrait voir le jour d'ici peu, une actualité que Valexplorer saura vous relayer en temps voulu.
Le site officiel des Souffleurs d'Art
Les Souffleurs d'art sur Facebook
Crédits photos: Kalimba Mendes et Béranger Agthe
X.V.
Les Turbulentes c'est trois jours de fête, une trentaine de spectacles, mais aussi une centaine de bénévoles prêts à vous accueillir. C'est ces derniers qui nous intéressent à quelques jours de l'événement d'arts de la rue de Vieux-Condé. Vous les reconnaîtrez à leurs gilets roses, des rues de la ville jusqu'au Boulon. Pour en dresser leur...
Qu'est-ce qu'un événement populaire ? Pour tenter de tendre vers une définition juste on pourrait regarder ce qui fait la dynamique Turbulentes. Un rendez-vous que le public s'est approprié, avec son offre gratuite et en extérieur, à la date fixe du premier week-end de mai. Pour affirmer d'année en année sa volonté de fédérer tout en étant pluriel,...
Les spectateurs qui iront voir Gentilles Z'alouettes le samedi 3 mai à l'espace Pierre Richard seront privilégiés. En effet, cette lecture à quatre voix préfigure ce qui est destiné à devenir une pièce, c'est donc une étape brute de la création signée Roland Frans Depauw qui sera présentée. Sur les planches une distribution franco-belge avec...
