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Un dimanche à Hergnies comme en Bretagne lors du Ch'ti Breizh
Dimanche 22 septembre, difficile de faire un choix dans l'offre conséquente des journées du patrimoine. Attiré par des bonnes ondes propagées la veille par des binious et Tante Adèle et la Famille, nous nous sommes donc rendus à Hergnies pour le Ch'ti Breizh.
Bonne pioche tant le thème du patrimoine était respecté, en effet le fief des Osons a su allier son marché traditionnel à un ensemble d'activités culturelles et musicales dans son cadre rural. Récit d'une journée forte en émotions et en rencontres, avec de la joie et des larmes, car en Bretagne comme dans le Nord on pleure deux fois comme le dit l'adage.
Le Ch'ti Breizh serait comme une marinière et ses bandes de couleurs, une pour les bretons, une autre pour les ch'ti, et on répète le motif à l'unisson. Tout du long du week-end et en particulier le dimanche 22 septembre lors de notre venue, une question revenait : « qu'est-ce qui unit les habitants des deux régions ? ». Guy en charge des associations du Morbihan n'a pas la réponse, mais il constate « une osmose » qui s'est créée. Pour Georges, parrain de l'édition 2024 du Ch'ti Breizh, ça serait selon lui une histoire de caractère : « on est ouvert, prêt à aller vers l'autre, gentil mais attention il ne faut pas se moquer de nous ». Thomas Devillers de l'association Culture et Traditions aurait une explication plus terre-à-terre : « c'est avant tout une histoire d'amitié, entre deux Sylvie. Une bretonne et une ch'ti, qui voulaient partager, et faire partager les valeurs de convivialité et d'échanges culturels ».
Pour bien comprendre la complicité observée à Hergnies, déroulons le fil de ce dimanche 22 septembre. Alors que le marché des traditions accueillait ses nouveaux visiteurs vers 9h, des visages légèrement fatigués marqués d'un sourire témoignaient de l'effervescence de la veille. « Il n'y avait pas assez de place sous le chapiteau pour Tante Adèle et la Famille », entend-t-on. On le sait, la combinaison du groupe en kilts et amateurs de maroilles avec le village de Hergnies est toujours un combo gagnant.
Un bus immatriculé dans le 56 débarque ses passagers, déjà en habits traditionnels et marinières, les binious sont gonflés et les anches des bombardes frétillent. Il est l'heure de la marche organisée dans le cadre de Octobre Rose. On compte les participants, les feuilles d'inscriptions se noircissent, on nous communiquera en fin de journée les nombres de 360 marcheurs adultes et 26 enfants. « C'est toujours un succès » nous dit-on, « le cadre de Hergnies, plus la musique, les gens y sont très sensibles ».
Certains des invités Bretons ont connu les fameuses fêtes celtiques de Lorient dès ses premières éditions, en tant qu'organisateurs et artistes. Ainsi, c'est une partie de ce savoir-faire qui a animé le marché le matin, avec notamment le Strollad Kozh ou le Bagad des anciens du Lann Bihoué. A la musique s'est ajouté défilé de costumes traditionnels et leurs pas ancestraux du Danserien Ruiz.
Voici arrivée l'heure du rituel qui n'a pas de frontière : l'apéro. Au café Chez Jacky c'est au son du « yecʼhed mat » qu'on trinquait sur des tables cosmopolites, aux accents de Condé sur l'Escaut ou Vannes. Alors que certains découvraient le Picon et ses recettes à la bière et au vin blanc, d'autres s'échangeaient des mots de leurs patois respectifs. D'ailleurs en parlant de Picard, Jacqueline la marraine du Ch'ti Breizh 2024 excellait dans son langage et avait une expression au bout des lèvres : « cha me donne envie de braire de bonheur, j'ai des étoiles plein des yeux ».
Midi donnait aussi le coup d'envoi du retour de la musique sous chapiteau. C'est à l'accordéoniste Vincent Pietton et à la chanteuse locale Magali que revenait l'honneur de représenter la région entre les passages des musiciens bretons. A l'heure du déjeuner, l'association Culture et Traditions nous invite à partager des boulettes au maroilles et une tarte au sucre en compagnie des bénévoles du Nord et de Bretagne. L'occasion de saisir l'effervescence des coulisses auxquelles le public n'a pas accès et de se rendre compte du dynamisme de ceux qui savent donner de leur temps sans compter.
Le temps passe et alors que la chasse au trésor organisée par l'USEP se tient, on arrive à l'heure fatidique de la fin du week-end. Un dernier « ce n'est qu'un au revoir » résonne, une dernière photo de groupe sous l'Oson géant et sa coiffe bretonne, et c'est direction le bus qui repart vers le Morbihan. C'est des joues humides de larmes qui se rencontrent et qui concluent ce week-end et son lot d'émotions.
A la question de savoir si le Ch'ti Breizh se tiendra en 2025, Jacky Hoogers président de Culture et Traditions reste concret avec une touche d'espoir : « il faut faire les comptes, mais oui l'envie est là ». Certains bretons restent sur place pour une nuit chez l'habitant, on évoque déjà les temps forts des premiers souvenirs, et le biniou n'arrive pas à sortir des têtes. Ainsi se termine ce dimanche de Ch'ti Breizh avec une promesse : l'année prochaine on se fera les deux jours.
X.V.
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