Spiritualité et botanique à l'H du Siège, ce temple organique des arts
Hilaire Multon, directeur de la DRAC, a dit à propos de l'H du Siège que c'est un lieu où « l'art répare le monde ». Une citation qui trouve une fois de plus son illustration à l'occasion de la double exposition qui s'y tient en ce début 2025. De la spiritualité retrouvée par les installations de Germain Marguillard aux plantes qui racontent des histoires humaines par Sarah Van Melick, l'art est une fois de plus au service de l'humain. Des démarches qui témoignent de leur époque, avec des mouvements physiques et mentaux qui nous rapprochent, interaction et sensibilité comme matières premières, plus que jamais plastiques.

Une nouvelle année débute à l'H du Siège, désormais Centre d'Art Contemporain d'Intérêt National, qui envisage 2025 avec la même méthode appliquée qu'auparavant, c'est à dire en mettant à l'honneur des talents du moment, en leur offrant résidences ou coups de pouce. C'est dans ce cadre que le public a pu rencontrer les artistes Germain Marguillard et Sarah Van Melick le vendredi 10 janvier à l'occasion du double vernissage de leurs travaux.

« Everything we touch can change », Germain Marguillard en est convaincu et c'est pourquoi il a choisi cet intitulé pour présenter son exposition sortie de résidence. L'artiste et ses matériaux naturels tels le bois et la terre, cuits et brûlés, sculpte littéralement un univers et y donne une âme. Ainsi, la salle principale de l'H du Siège est en ce moment un temple dédié aux croyances, celles qui interrogent l'individu, dans un brassage de sens allant de la vue, de l'ouïe, jusqu'aux maux mis en mots. A la question de savoir si la spiritualité et l'esprit cartésien peuvent coexister, Germain Marguillard répond par l'affirmative : «en acceptant les deux c'est une manière d'être dans le monde, d'être connecté à un environnement et aux personnes qui nous entourent ».
Une « justesse organique » exprimée par un travail minutieux de motifs dessinés et gravés à la main. En résulte des pièces aux formes qui respectent une symétrie, ordonnées comme se devrait l'être un esprit sain.
Un credo émerge : « croire encore », et pour ce faire Germain Marguillard est allé puiser dans un folklore séculaire, tout comme dans des représentations modernes telles une antenne parabolique. Il renoue un dialogue à l'image de ce défi qu'il nous lance : « inspire-expire. Pense à une chose que tu aimerais changer dans ta vie individuelle ou dans l'environnement qui t'entoure : une chose dont tu as besoin de faire le deuil ». « Et ce n'est pas si évident que cela », admet le directeur Pascal Pesez face à ce défi personnel.

Traversons l'espace entre les deux lieux d'exposition pour aller Côté Cour et y cultiver notre jardin. C'est là que vous attendent les « mémoires en dormance » de Sarah Van Melick. L'artiste y présente un ensemble à la fois végétal, auditif et des archives qui interroge sur ces plantes qui suivent les populations, de façon volontaire ou pas, une symbolique d'enracinement et de pollen disséminé au gré des courants. Le Larousse nous dit que la pensée est « l'ensemble des processus par lesquels l'être humain au contact de la réalité matérielle et sociale élabore des concepts », c'est également la fleur à l'apparence de velours, et pour l'artiste c'est bien les deux à la fois.
Le monde végétal serait un témoin des mouvements, ceux du corps et tout comme ceux de l'esprit. Du potentiel de la graine, au côté fractal des branches, l'ordre et le chaos racontent une histoire qu'on pense maîtrisée, et pourtant empreinte de liberté.
« Déracinement, hybridation et réimplantation » animent la démarche de l'artiste, qui regarde le monde avec sincérité sans angélisme, les mauvaises herbes mériteraient toute notre considération. L'absinthe marocaine symboliserait ces sacrifices qui sont imposés au nom du bien-être commun, cette plante qui est utilisée pour attirer les pucerons et ainsi garantir la santé des autres membres du jardin, une « plante martyre » selon les termes de Sarah.

Des symboles floraux utilisés comme totems par Germain Marguillard, à la mémoire des plantes de Sarah Van Melick, on pourrait y voir un lien, « qui n'est pas une volonté de notre part », s'en défend Pascal Pesez. La réalité est que les artistes contemporains partagent un même environnement actuel, des symboliques tel un socle qui nous unissent, et l'H de Siège serait cette terre fertile qui permettrait à leurs démarches de s'épanouir.
Exposition Germain Marguillard - Exposition Résidence
« Everything we touch can change »
8 janvier – 15 mars 2025
Sarah Van Melick - Exposition côtéCour
« Mémoires en dormance »
10 janvier – 15 mars 2025
X.V.
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