On savait que Hergnies est la capitale valenciennoise de l'accordéon, et le temps de quatre jours du 19 au 22 juin la ville frontalière et l'instrument à bretelles ont pris une dimension mondiale. En effet, c'est à ces dates que la recordwoman Christelle de Franceschi a tenté de battre son exploit de 2023 et ses plus de 75 heures de jeu en continu. Un exploit et une aventure humaine que Valexplorer a vécu auprès de la musicienne, mais aussi aux côtés de l'association Culture et Traditions organisatrice de l'événement, et de tous ceux qui ont encouragé Christelle pendant plus de 80 heures.
Samedi 22 juin à Hergnies, Christelle de Franceschi a écrit une nouvelle page d'histoire en inscrivant 80 heures, 53 minutes, et 28 secondes de jeu d'accordéon. Mais pour en arriver là, c'est tout un ensemble qui s'est réuni autour d'elle pour l'encourager, la préparer, la soutenir, et avant tout chose de préparer l'événement. « L'année dernière nous nous sommes mis à disposition dans l'urgence, en très peu de temps, pour cette fois nous avons eu un an pour bien tout gérer l'organisation », nous dit Thomas membre de l'association Culture et Traditions.
Pour rappel, c'est à St Amand en 2022 que Christelle avait battu le premier record établi, en 2023 elle a dépassé son propre challenge en sollicitant en urgence les bénévoles de Hergnies. Pour la tentative de 2024 l'organisation de l'espace alloué, la communication en amont, et la logistique avaient pu être gérés de façon plus sereines.
Dès le coup d'envoi samedi 19 juin au matin, Christelle a débuté ses premiers morceaux dans l'idée de se dépasser une fois de plus, et nombreux témoignaient de l'élan : « elle est prête, encore mieux que les années précédentes » nous confiait le coach Alain Chebili.
Les airs s'enchaînent dans une sélection que la recordwoman a choisi méticuleusement : « Les Gens du Nord » évidemment, un « Rouki Zouki » qui pousse spontanément les spectateurs a taper des mains, et quand « J'veux du soleil » débute les nuages s'écartent et Christelle esquisse un sourire, elle qui est friande de symboles.
Le terme marathon n'est pas galvaudé, car aussi bien pour la musicienne que pour ses soutiens c'est une course de fond qu'il faut tenir. C'est là qu'interviennent Marie-Hélène, Philippe, et la vingtaine de témoins qui se sont succédé en gardant un œil au chrono jour et nuit pour ne pas dépasser les 30 secondes entre chaque morceau.
En quatre jours nous avons observé un engouement autour de Christelle, avec son lot d'émotions du rire aux larmes. Nombreux étaient les culs d'osons, habitants du bourg, à venir s'imprégner de son entrain, à leurs côtés des représentants du monde associatif et sportif, jusqu'aux scolaires ou même les résidents du centre Helios, tous ne faisaient qu'un derrière la musicienne. D'autres sont venus du grand valenciennois, et même des Flandres en Belgique, le cœur et les bras chargés de bonnes ondes et de présents.
Car l'exploit réside aussi dans cette envie de fédérer autour d'un instrument et de la volonté de dépasser ses limites. Quand on fait remarquer au président de Culture et Traditions Jacky Hoogers que la dynamique des habitants de Hergnies est remarquable, car ils témoignent d'envies d'entraide et de partage, il nous répond « ce n'est pas un hasard », faisant allusion à l'investissement associatif sur sa commune depuis plus de vingt ans, et qui porte ses fruits.
A l'heure où nous écrivons ce compte-rendu Christelle n'a toujours pas homologué son nouveau record, ça sera au Guinness Book de le faire. Mais la confiance y est, tant toutes les règles imposées ont été respectées à la lettre. Sur le temps en lui-même, plus de 80 heures, il est plus que respectable mais en bonne compétitrice la musicienne espérait faire encore plus comme elle nous l'a confié dès la fin du marathon.
On peut ainsi facilement deviner que cette nouvelle page qui vient de s'écrire n'est sûrement pas le chapitre final pour elle. Laissons à Christelle, les membres de Culture et Traditions et tous les supporters le temps de savourer l'instant, qui s'est conclu sur une bonne note.
X.V.
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