OSCAAR poursuit ses actions après des débuts prometteurs
Jamais une structure culturelle n'a eu un lancement aussi fracassant. En effet, à moins de vivre dans une grotte, vous n'avez sûrement pas échappé aux actions menées à OSCAAR à Marly. Depuis juillet de cette année, le tiers-lieu géré par la FLAC et pensé par ses adhérents a chamboulé la vie culturelle près de chez vous. Un phénomène qui se devait de figurer dans les pages de Valexplorer, retour sur ces quelques mois écoulés avec un bilan raconté par Cécile Gervaix, présidente de l'association en charge d'OSCAAR.
De mémoire de Valexplorer, la toute première mention de la Fédération Locale Alternative Culturelle date de 2017. A l'époque, les prémices d'un lieu indépendant dédié aux actions culturelles s'étaient faites à Valenciennes à l'Alternateur, dont nous vous avions fait écho. C'est toute une équipe, chapeautée par Antoine Clipet et François Wozniak, déjà actifs au sein de l'association La Famille, qui pensaient et construisaient leur projet. Cécile Gervaix, actuelle présidente de la FLAC se souvient de ce moment pivot, où « Antoine et François sont venus me solliciter ainsi que Christian Hanquet pour concrétiser le projet d'un tiers-lieu ». Cette dernière était forte d'une expérience notamment aux Nuits Secrètes, alors que Christian est un acteur prépondérant de la vie culturelle valenciennoise depuis 20 ans, l'assemblage de compétence promettait de belles choses.
Au fil des démarches pour trouver l'endroit où pourrait se développer le lieu, c'est en définitive à Marly que la FLAC a posé ses valises, au 7 rue Oscar Carpentier. Cette maison de maître, ancien foyer du troisième âge, a donné corps aux envies et aux actions, et cela très vite. « On a signé le bail le 1er juillet, et on a débuté cinq jours après ». Est-il besoin de le rappeler, le contexte de la crise sanitaire pouvait freiner les ambitions, un défi en soi qu'ont su relever les membres de la FLAC. Concrètement, dès leur première grosse action de la fête de la musique, 400 spectateurs étaient venus y assister. Depuis c'est pas moins de 110 groupes qui s'y sont produits, il y a eu le Vacci-Fest qui a eu des échos jusque dans la presse étrangère, et également de nombreuses actions comme du stand up, du marché artisanal, et plusieurs cartes blanches.
Une telle variété d'actions est le reflet du fonctionnement de la FLAC et ses 700 adhérents. Ils étaient 120 à la base, d'univers aussi différents que la musique, la photographie, les démarches citoyennes et éco-responsables. Cécile nous dit que la période de confinement a su être exploitée pour que les grandes lignes soient définies et que les premièrs événements émergent. C'est le réseau FLAC qui a donné le ton de OSCAAR, que ce soit Losange Noir, le Campus des Musiques Actuelles ou le Phénix pour ne citer qu'eux, les partenariats étaient engagés.
OSCAAR se veut un lieu bien dans son époque et son environnement, et cela à plus d'un titre. Deux dates résument cette volonté, le World Cleaning Day qui permettait de mettre en avant les valeurs écologiques et responsables, et la fête des voisins, « pour remercier les riverains de la rue Oscar Carpentier de nous avoir accueilli, on leur a même préparé et dédié un DJ Set rien que pour eux ».
Ce début octobre, un premier bilan de la saison d'été est dressé, et il est plus que positif. Beaucoup se sont appropriés OSCAAR, la mécanique a pris et est lancée pour de bon. Désormais avec l'automne qui s'installe, c'est une autre facette du lieu qui se révèle, avec des actions en intérieur. Cécile explique cette nouvelle phase : « on rentre dans l'aménagement, avec l'ouverture prochaine de la librairie indépendante, l'espace expo qui sera rajeuni, tout ça dans une optique de réagencer le lieu ». Ajoutez à cela les ateliers comme ceux consacrés au yoga ou à la couture, la mise en service prochaine du studio salle de répétition et également des actions « hors les murs » comme des concerts sur le campus du Mont Houy. « Une saison moins intensive » selon la présidente, on a du mal à saisir ce qu'elle entend par là.
Multifacette, c'est le terme récurent quand on parle de OSCAAR, d'ailleurs c'est bien là le nom du tiers-lieu, en dépit du fait que beaucoup disent « à la FLAC », mais Cécile s'en amuse car cet écart de langage prouve que le public s'est approprié l'endroit. Et pour ceux qui se le demandent encore, l'acronyme correspond à « Occupation Succincte Culture Artistique Artisanale et Rayonnante ». Succincte car le bail a une durée de 3 ans, mais chacun espère que l'aventure durera bien plus que ça.