Les œuvres restaurées et conservées de l'Amandinois s'exposent

13/09/2023

Parmi l'offre conséquente du patrimoine de la Porte du Hainaut, nous vous présentons deux expositions exceptionnelles, l'une à l'église de Hasnon et l'autre à l'Échevinage de St Amand les eaux. Leur point commun : elles présentent chacune des tableaux qui ont fait l'objet d'une opération de conservation et restauration. Des tableaux qui sont à nouveau visibles après avoir subit les affres du temps ou échappés d'un incendie. Pour certains, c'est pendant plus de deux siècles qu'ils ont attendu que les moyens et les fonds nécessaires à leur retour vers le public puissent concorder.  

Le patrimoine sur la Porte du Hainaut n'a rien de centralisé, c'est l'affaire de toutes les communes du territoire, quelles que soient leurs tailles. Ainsi lorsque que le maire de Hasnon, André Desmedt, nous parle du débat qu'il a avec Alain Bocquet sur l'origine géographique de la séquence de sainte Euladie, il aborde le sujet ainsi : « lui dit que ce texte historique, première trace écrite du français, vient de St Amand, alors je lui répond que non, son origine est à Hasnon ». Une chamaillerie amicale de clochers, mais qui en dit beaucoup sur la richesse de l'Amandinois. C'est cet angle qui est mis en avant à travers deux expositions à voir jusqu'au 17 septembre, et qui reprend des tableaux qui ont été restaurés grâce à des financements apportés par la CAPH avec l'aide de l'État et du département du Nord.



« Qu'est-ce qu'on garde et qu'est-ce qu'on enlève ? Cela donne des discutions sans réponse absolue »

C'est sur deux sites que vous pourrez retrouver les tableaux restaurés de l'abbaye Saint Pierre et ceux signés Louis Watteau. Pour les premiers, ils sont actuellement visibles à l'église de Hasnon, sur la même place où se situe la bibliothèque. Il a fallut attendre plus de 200 ans pour que notre regard se pose à nouveau sur ces toiles. La petite et la grande histoire se révèlent avec ces pièces, où vous pouvez retrouver entre autres une toile réalisée à partir d'une gravure d'un tableau de Rubens, ou des curiosités comme une « adoration des bergers », où les acteurs traditionnels de scène autour du Christ enfant sont réunis, avec la présence incongrue au milieu d'une bourgeoise de l'époque. 

Les travaux de restauration ont soulevés plusieurs questions comme l'explique Philippe Gayot, conservateur des musées du territoire : « il y a ces repentirs, où l'artiste a choisi de recouvrir son ébauche, et d'un autre côté des voiles de pudeur qui ont été ajoutés sur certains personnages pour convenir aux mœurs qui changent. Qu'est-ce qu'on garde et qu'est-ce qu'on enlève ? Cela donne des discussions sans réponse absolue ».

Après cette exposition temporaire dans l'église de Hasnon visible jusqu'au dimanche 17 septembre, dirigez-vous à St Amand les eaux pour la seconde partie des œuvres restaurées. Vous les trouverez dans l'Échevinage, lieu qui avait de multiples usages avant la révolution de 1789, notamment celui d'y tenir des procès. C'est la pièce dédiée aux rencontres entre accusés et juges que vous pourrez admirer un ensemble signé Louis Watteau, neveu d'Antoine. 

Ces tableaux avaient plusieurs fonctions, celle de retranscrire certaines valeurs comme le travail, et surtout de rappeler aux juges qui les avaient en face d'eux leur tâche difficile, entre impartialité et nécessité d'établir une justice. Sagesse de Salomon, où la femme adultère à laquelle on ne devrait pas « jeter la première pierre », c'est entre autres ces sujets qui font leur grand retour. Ces toiles avaient été sauvées de l'incendie de 1949, mais elles étaient encrassées par la fumée. Aujourd'hui elles ont retrouvé leurs couleurs et surtout leur place d'origine.

« Restaurer pour conserver », tel est le mot d'ordre de ces opérations. Un livre a été édité pour l'occasion, où la méthode et la nécessité de ces travaux sont expliqués. « Conserver, cela veut dire aussi restaurer les œuvres (…), mais avant tout stopper le processus de détérioration en cours et autant que possible revenir sur leurs effets », écrit en introduction Aymeric Robin, président de la CAPH. Cet ouvrage est disponible aux offices de tourismes, musées, et bibliothèques de la Porte du Hainaut. Un patrimoine à découvrir dans les lieux historiques de Hasnon et St Amand et des souvenirs à conserver chez soi grâce à cet ouvrage.

X.V.



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