Les Turbulentes c'est trois jours de fête, une trentaine de spectacles, mais aussi une centaine de bénévoles prêts à vous accueillir. C'est ces derniers qui nous intéressent à quelques jours de l'événement d'arts de la rue de Vieux-Condé. Vous les reconnaîtrez à leurs gilets roses, des rues de la ville jusqu'au Boulon. Pour en dresser leur...
Le New York de Arlene Gottfried au delà des clichés au CRP
Jusqu'au 18 mai, le Centre Régional de la Photographie vous invite pour un voyage à travers le temps et l'espace dans une rétrospective consacrée à Arlene Gottfried. Si vous ne connaissez pas l'artiste, la sélection de clichés permet une présentation en bonne et due forme, grâce à tous ces portraits qui constituaient son quotidien et son univers. Loin de la carte postale et de l'angélisme, le New York de Arlene Gottfried est fait de minorités rendues visibles par son objectif, de sourires et de chants, mais aussi de la triste réalité des toxicomanes. Des portraits qui en dresse un autre, celui d'une femme qui était parmi les siens, une mise en lumière d'une « singing photographer ».

On le dit souvent en parlant des portraits en photographie, c'est une pratique qui demande un contrat de confiance entre la personne qui prend le cliché et celle qui devient le sujet. L'un demande à capturer une essence, tandis que l'autre souhaite ne pas être dénaturé. Une définition qui s'applique à la démarche de Arlene Gottfried, une new-yorkaise parmi les new-yorkais, « one of them » pour reprendre l'expression de sa belle-soeur Dara.
Arlene Gottfried ne planifiait pas ses interventions, elle partait appareil à la main voguer parmi ses contemporains, « son appareil était une excuse pour se promener dans les rues », explique Laurence Cornet commissaire de l'exposition. Cette dernière à côtoyé Arlene Gottfried lorsqu'elle a vécu dans la Grosse Pomme, « amis, famille, inconnus, elle avait cette proximité avec ses sujets. Son frère disait qu'elle était le papillon de la scène ».
« Arlene ressemblait aux personnages qu'elle photographiait, c'est pourquoi elle était acceptée »
Ainsi, c'est comme portée à bout d'ailes que Arlene Gottfried rentrait dans l'intimité des gens. De boites de nuit et leurs toilettes, jusqu'aux plages nudistes où se croisaient rabbins et naturistes, en passant par les domiciles des porto-ricains d'ordinaire invisibilisés, son New York était fait de visages qu'on ne montrait pas. Françoise Morin, de la galerie parisienne Les Douches et à l'origine du projet tente une mise en abîme : « Arlene ressemblait aux personnages qu'elle photographiait, c'est pourquoi elle était acceptée ».
Dans une ville cosmopolite comme New York, les identités se cherchent. Arlene Gottfried s'est construite des différentes influences qui l'entouraient. « J'ai toujours cru qu'elle était noire » lance Françoise Morin, « elle aussi » répond Dara dans un éclat de rire. Des rencontres et des anecdotes dans un contexte particulier, en effet le CRP a eu l'idée de rassembler pour le vernissage spécialistes de la photographe qui l'ont connu et membres de sa famille, tout un monde pour rendre hommage à l'artiste sans la dénaturer, comme un écho à sa démarche.
C'est deux décennies que l'on parcoure à travers la soixantaine de tirages qui composent l'exposition, dont certains sont présentés pour la première fois. Des années 70 à 90, New York se révèle à travers ceux qui l'habitent, dans une scénographie d'images mais aussi de son. Un air habite le CRP, c'est la voix de Arlene Gottfried qui pratique le gospel dans une vidéo qui est projetée, « la voir chanter ça donne une présence », commente Audrey Hoareau à la direction de la structure.
On comprend mieux ainsi le titre « singing photographer », l'artiste donnait de la voix, et à travers ses travaux elle portait celles qu'on n'entendaient pas. De l'enfer de la drogue, à un baiser échangé dans l'herbe, jusque cette femme d'un certain âge qui saute à la corde, on passe de la gravité à la légèreté, tel un chant se jouerait des octaves.
Une artiste populaire pour une exposition qui le serait tout autant, « la volonté du CRP est de proposer des projets historiques », explique Audrey Hoareau, avant de développer l'autre axe : « cette exposition parle au grand public ». Plus que jamais à travers cette rétrospective, on fait le lien entre l'art appliqué et sa pratique au quotidien. Ou comme on peut le lire sur les murs de l'exposition : « quand les choses se passent sans que cela soit prévu, c'est la magie de la photographie ».
X.V.
Qu'est-ce qu'un événement populaire ? Pour tenter de tendre vers une définition juste on pourrait regarder ce qui fait la dynamique Turbulentes. Un rendez-vous que le public s'est approprié, avec son offre gratuite et en extérieur, à la date fixe du premier week-end de mai. Pour affirmer d'année en année sa volonté de fédérer tout en étant pluriel,...
Les spectateurs qui iront voir Gentilles Z'alouettes le samedi 3 mai à l'espace Pierre Richard seront privilégiés. En effet, cette lecture à quatre voix préfigure ce qui est destiné à devenir une pièce, c'est donc une étape brute de la création signée Roland Frans Depauw qui sera présentée. Sur les planches une distribution franco-belge avec...