Fabien Ménart et sa bande son

17/02/2022

La culture valenciennoise est riche de ses actions communes, c'est un territoire où les passerelles entre ses intervenants prouvent que le terme réseau n'est pas un vain mot. Et pour trouver cet équilibre, il existe près de chez vous des personnages pivots, autour desquels gravitent tout un vivier de créatifs. L'Irresponsable Studio de Fabien Ménart serait un de ces épicentres. Quand on vous parle de Laurent Bultot, Lobsang Chonzor, Captain Boogy, ou récemment de Manon Bout d'Femme, le studio de l'avenue Désandrouin est forcément cité. C'est donc naturellement qu'on vous propose ce focus sur cet « artisan du son » selon ses propres termes.

Aussi loin qu'il s'en souvienne, Fabien Ménart a toujours été bercé par la musique. Il évoque des souvenirs où son père fabriquait ses propres amplis à lampe, une époque pré-internet où déjà il jouait avec le son avec des cassettes remplies de mash-up, bien avant que le terme soit inventé. Alors quand un conseiller scolaire lui a posé la question sur l'orientation qu'il prendrait, c'est sans détours qu'il a répondu qu'il travaillerait le son. C'est ainsi que Fabien a été un des tous premiers étudiants de la DREAM au Mont Houy, et alors que la majorité des inscrits se destinaient à l'image, c'est le traitement de la musique qui l'animait. Une rencontre décisive avec celui qu'il appelle son mentor finira de tracer son destin, en l'occurrence le pianiste Gilly Bellagamba.  

« Gilly m'a aidé à me dépatouiller », Fabien se laisse porter par les souvenirs de débuts difficiles. « Il m'a légué du matériel, et heureusement car à l'époque je pouvais sauter un repas pour m'acheter un micro ». Il continua à se former, ses diplômes en poche l'aventure pouvait commencer, et le terme aventure n'est pas galvaudé à l'entendre : « je suis parti en camion avec des punks, ça m'a permis d'être sur le terrain ». C'est les années Menolly et l'arrivée des consoles numériques, le temps d'autres rencontres décisives comme celle avec Bertrand Charlet : « il m'a mis devant la console, a tout remis à zéro, et m'a laissé seul. C'était la débrouillardise du terrain ». C'est là qu'il a compris une règle importante, il n'y a pas de technique si il n'y a pas d'humain : « le musicien c'est comme une matière brute, et mon rôle c'est de donner une forme, d'emboîter les matières entre elles ».

Fabien Ménart est un pur produit valenciennois, son parcours est un reflet du terroir artistique. On vous parlait plus tôt de la DREAM, mais il s'est également formé auprès de Philippe Asselin : « un point commun que j'ai avec Esteban Fernandez, je suis un bébé Pasolini ». Il évoque également ses premiers amours musicaux avec Art Zoyd, et se souvient de l'arrivée de Lobsang Chonzor. De plus, sa carrière l'a amené à travailler pour des piliers de la musique locale, les Lézard Martien pour ne citer qu'eux.

Technicien, ingénieur, les termes varient pour désigner le métier, Fabien se décrit comme un artisan du son. Il dit vouloir chercher l'essentiel, pour lui il y a comme une couche de vernis qui entoure les musiciens, une couche qu'il aime gratter pour retrouver une base. C'est ainsi qu'il voit la touche de l'Irresponsable Studio, « un studio que je gère, avec beaucoup de rapports humains. Le côté irresponsable c'est l'approche de trouver de la force dans des projets qui seraient incompris ailleurs ». Il fait le lien avec ses premières années : « c'est mon côté punk qui ressort ». Il associe sa compagne Camille à l'ambiance qu'il veut donner à son lieu de travail et de vie : « elle m'aide à faire transpirer l'âme du lieu ». Un morceau résumerait la touche Irresponsable, c'est No god in this place de Captain Boogy, un titre façon bœuf avec entre autres Aymerick Richard de Secret Garden & the Dusty Man et Zak Perry, capté dans sa cuisine : « c'est l'esprit de lien. J'ai couru chercher mes micros, c'était honnête et pris sur le vif ».

Comme dit en introduction, beaucoup d'acteurs de la vie culturelle locale s'inscrivent dans un réseau, pour Fabien l'enseignement est aussi le reflet de cette réalité. Il est entré au CMA à l'époque où le Campus était encore un Centre. C'est presque par hasard que cette voie s'est présentée à lui, une opportunité qu'il a saisi, quasiment évidente dans son développement : « ça m'a donné un équilibre de vie. Si on n'échange pas, on ne progresse pas ». On lui a tendu la main, et il reproduit la chance qu'il a reçu, surtout que certains anciens élèves deviennent ensuite des collaborateurs avec lesquels il fonde des projets, comme c'est le cas avec Simon Beudin de Boar Prod.

A l'avenir, quand le nom de Fabien Ménart apparaîtra dans nos articles, vous saisirez mieux qui il est et comment il voit son travail. Car son nom reviendra c'est une certitude, de nombreux projets sont en cours, d'enregistrements à d'autres idées aux plus grosses envergures. Des informations dont nous vous ferons écho en temps voulu.


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