Détaillons l’œuvre de Patrice Vannicatte exposée à Denain

18/01/2024

La Fabrique des Arts de Denain débute 2024 avec toujours la même envie de promotion des talents du territoire. Pour la première exposition de l'année c'est Patrice Vannicatte et ses Villages Suspendus qui sont mis à l'honneur. Un voyage dans des mondes fantaisistes, qui pourtant s'ancrent dans notre réalité, comme une exploration d'un imaginaire dont l'inspiration se tiendrait à la rigueur d'une perspective. Des œuvres à visiter, pour y retourner ensuite, de manière délicate comme à pas de chat.

Est-ce parce que Patrice Vannicatte a passé son enfance à proximité de cités corons qu'il aime tant les lignes et leur côté ordonné ? Lorsqu'on évoque avec l'artiste ce pan de sa vie il admet qu'on pourrait trouver une origine à son amour de la perspective. Voilà moins de 10 ans que ce « jeune artiste » qui a passé les 70 printemps s'est mis à imaginer ses toiles, une continuité logique d'une pratique professionnelle, lui qui fut dessinateur industriel. 

De la chaudronnerie à l'ouvrage d'art, Patrice a pensé et décrit les futures constructions, avec un souci du détail et la logique des forces qui s'exercent. « Un aboutissement de son parcours», nous dit Rémi Fiquet de la Fabrique des Arts de Denain. A quoi Patrice répond qu'il travaille dans « une contrainte de la recherche, du détail, et surtout respectueux des règles », un commentaire qui met littéralement une perspective sur ses œuvres. Enfin, il s'applique à être rigoureux jusque dans le choix de ses matériaux, avec l'encre de Chine qui ne « donne pas le droit à l'erreur, dès qu'elle est en contact avec le papier c'est inscrit ».



Dans l'univers de Patrice Vannicatte, rien n'est laissé au hasard. Ainsi quand il nous parle de son côté mélomane, on lui fait remarquer qu'il est réglé « comme du papier à musique ». Dans certaines compositions se mêlent des éléments empruntés au monde réel, qui servent de base pour les imaginer dans un tout autre environnement. « Réinventer la réalité » nous dit-il, une démarche qui trouve rapidement écho, à l'image de cette dame qui fut l'une des premières visiteuse de l'exposition et qui a déclaré : « c'est une bouffée d'air frais dans la grisaille ». 

Les compositions nous emmènent à Amsterdam, en Pologne ou en Italie, à Londres ou à Lisbonne, ou plutôt ces endroits qui sont réinventés, « je repense les endroits, les personnages ». Patrice met sa touche, le meilleur exemple serait sa réinterprétation de la passerelle du pont des arts de Paris, en effet lorsque l'ensemble a dû être aménagé pour pouvoir laisser la circulation fluviale passer il a fallut repenser la structure. Pour la petite histoire c'est l'artiste alors dessinateur industriel qui a travaillé sur le projet, c'est donc dans une mise en abîme personnelle qu'il a peint la passerelle, dans un contexte qu'il a à nouveau imaginé.

Une partie de l'exposition présente un travail commun avec le photographe Jean-Marc Deltombe. Une correspondance artistique où l'un a pris des clichés, que l'autre a interprété ensuite pour « jouer sur les deux tableaux » nous dit-on avec un jeu de mots assumé. « Avec Jean-Marc c'est une drôle et belle rencontre », commente Patrice, « l'inspiration des clairs-obscurs, de ses jeux de lumières, je ne pouvais pas faire comme lui, je ne suis pas un copiste ». 

Ce travail commun est actuellement mis en lumière par le magazine Pixel Latitude, Jean-Marc Deltombe y parle de cette collaboration comme « la perception d'un même lieu, d'un même objet photographique traduite et interprétée au gré des sensibilités différentes ».

Enfin terminons ce tour de l'exposition par les Villages Suspendus qui donnent leur nom à l'ensemble présenté à la Fabrique des Arts. Patrice Vannicatte ne s'accorde « aucun droit à l'erreur », et ces ensembles constitués d'habitations, passerelles, et différentes échelles et escaliers prouvent ce respect d'harmonie. Tels des arbres de vie, c'est par les racines que l'artiste les imaginent, pour les élever jusqu'aux limites imposées par le support. 

On y trouve énormément de détails, des références à la filmographie de Louis de Funès, le CCPM tenu par le papa de Patrice, et souvent comme dans le reste de sa production une silhouette de chat. Il s'agit de Dali, le compagnon à griffes et à moustaches de sa fille, aujourd'hui disparu et que l'artiste immortalise en le dissimulant dans ses travaux, d'ailleurs si vous pouvez dénombrer ses apparitions un cadeau surprise vous sera remis.  

C'est une centaine d'œuvres qui sont exposées jusqu'au 9 mars 2024. Lieux, villages, ou même portraits « des habitants » de ces mondes imaginés vous attendent à la Fabrique des Arts de Denain. Un ensemble décrit par Patrice Vannicatte comme produit sous l'effet « d'émotions libératrices », et qui vous emmèneront au plus près de son envie de sublimer le détail. 

X.V.


Patrice Vannicatte - Villages Suspendus



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